Le roi Salmane a ordonné ce jeudi 17 août l'ouverture de la frontière saoudienne pour permettre aux Qataris d'effectuer le pèlerinage annuel de La Mecque. Sur proposition du prince Mohammed, le roi Salmane a approuvé l'entrée des pèlerins qataris par l'unique poste-frontière terrestre de Salwa puis leur transport depuis l'aéroport international du roi Fahd à Dammam vers les lieux saints, selon l'agence saoudienne. Il a également ordonné l'envoi d'avions saoudiens à l'aéroport de Doha pour transporter « tous les pèlerins qataris à ses frais vers la ville de Jeddah », d'où ils gagneront la Mecque et Médine, dans l'ouest du royaume. Cette décision a été annoncée en pleine nuit par l'agence officielle SPA après que le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane a reçu à Jeddah un émissaire de Doha, cheikh Abdallah ben Ali Al Thani. Il s'agit de la première rencontre à ce niveau depuis la décision le 5 juin de l'Arabie saoudite de rompre ses relations diplomatiques avec son voisin, et de fermer les frontières aériennes, maritimes et terrestres. « Indépendamment de la manière dont des Qatariotes se sont vu interdire le pèlerinage , qui a été politisé, et de la manière également politisée dont on leur a ensuite permis d'effectuer le pèlerinage, le gouvernement du Qatar salue la décision [saoudienne] et y répondra positivement », a réagi le ministre des Affaires étrangères Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani lors d'une conférence de presse à Stockholm. Et d'ajouter : « Ce qui nous importe en fin de compte, c'est que nos concitoyens aient la possibilité maintenant d'effectuer le hajj, et nous continuons de demander que le pèlerinage ne soit pas politisé. » À noter qu'outre, Riyad, les Emirats arabes unis, Bahrein et l'Egypte ont coupé tout lien avec Doha en l'accusant de soutenir des groupes extrémistes et de se rapprocher de l'Iran chiite, grand rival du royaume saoudien sunnite.