Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné, mercredi, dans les termes les plus forts, l'attaque mardi contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) à Bangassou, ayant fait deux morts parmi les soldats du contingent des Forces Armées Royales (FAR), et blessé un troisième. « Les membres du Conseil de sécurité condamnent, dans les termes les plus forts, l'attaque contre la (MINUSCA) à Bangassou (…) par des éléments soupçonnés d'anti-Balaka, ayant entraîné la mort de deux casques bleus marocains et blessé un autre, deux jours après l'attaque dans laquelle a été tué un soldat marocain de maintien de la paix », indique un communiqué de l'organe exécutif de l'ONU. "Les membres du Conseil de sécurité expriment leurs plus sincères condoléances et leur sympathie aux familles des soldats de la paix tués, ainsi que leur profonde sympathie avec la famille du soldat blessé, au Maroc et à la MINUSCA", tout en souhaitant prompt rétablissement aux blessés, ajoute le communiqué. A rappeler que deux militaires du contingent des FAR de la MINUSCA ont été mortellement blessés, mardi aux alentours de Bangassou, suite à une attaque par un groupe armé anti-Balaka ciblant un camion-citerne des FAR, de retour, sous escorte, d'une mission de ravitaillement en eau au profit de la population au titre de l'action humanitaire du contingent marocain. Dimanche, un casque bleu marocain a été tué et trois autres blessés dans un échange de tir avec un groupe armé anti-Balaka ayant attaqué une patrouille du contingent des FAR de retour d'une mission d'escorte à Bangassou. Les quinze membres du Conseil ont, dans la même veine, condamné avec force "toutes les attaques et provocations contre la MINUSCA par des groupes armés". Ils se sont dits "consternés" par les attaques continues contre les forces de maintien de la paix de l'ONU, et ont exhorté les autorités centrafricaines à "enquêter rapidement et sans délai sur cette attaque et sur toutes les précédentes et à traduire les auteurs en justice". Le Conseil a réitéré que les attaques contre les forces de maintien de la paix "pourraient constituer des crimes de guerre", et rappelé à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Les membres du Conseil de sécurité se sont dits, par ailleurs, prêts à inclure les individus et les groupes responsables de ces attaques dans les listes des sanctions. Ils ont appelé toutes les parties à "cesser immédiatement la violence", et souligné la nécessité pour les autorités centrafricaines, la sous-région et la communauté internationale "de travailler de manière concertée afin d'éviter une nouvelle détérioration de la situation dans le pays". Ils ont aussi appelé les autorités centrafricaines à promouvoir la réconciliation nationale et à soutenir les efforts de paix, et exhorté toutes les parties centrafricaines à promouvoir la paix et la réconciliation. Les membres du Conseil ont tenu à réaffirmer leur "soutien total à la MINUSCA" et leur "profonde reconnaissance aux pays fournisseurs de troupes et d'effectifs de police de la MINUSCA". Cet incident porte à neuf le nombre des casques bleus tués à Bangassou depuis le début de 2017. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait, plus tôt dans la journée, présenté "ses condoléances et sa sympathie aux familles endeuillées et au gouvernement du Royaume du Maroc". Il s'est dit "profondément préoccupé par la poursuite des combats au sud-est de la République centrafricaine, les tensions inter-ethniques accrues et les efforts des fauteurs de troubles pour miner le processus de stabilisation du pays". Avec MAP