Comme il fallait s'y attendre, l'Algérie, par média interposé, a réagi à chaud à la déclaration conjointe (Accord agricole UE/Maroc: Mogherini rassure le Royaume) publiée ce mardi à Bruxelles par l'UE qui a affirmé avoir pris les mesures appropriées pour sécuriser l'accord agricole entre les deux parties et préserver le partenariat avec le Maroc. « Une source diplomatique » algérienne qui s'est confiée au site « Tout Sur l'Algérie » (TSA), parle de « pressions et menaces du Maroc » qui ont poussé, selon elle, les autorités de l'Union européenne à se montrer conciliantes avec le royaume. Ce « changement de ton n'est pas du goût d'Alger et la réaction de la diplomatie algérienne ne s'est pas fait attendre », écrit TSA en affirmant que sa source diplomatique « adresse une mise en garde à l'UE et appelle au respect de l'arrêté de la CJUE sur le Sahara occidental ». « Par-delà, les effets apaisants du communiqué, l'UE fait face à un véritable casse-tête », estime cette source selon laquelle, l'UE tente de « se montrer conciliante avec un Maroc, plus boudeur et plus enfant gâté que jamais, tout en sachant pertinemment que l'arrêt de la Cour européenne est contraignant juridiquement et qu'il s'impose aux institutions européennes et aux Etats membres ». Cette même source craint que « cette indulgence singulière affichée à l'égard du Maroc ne soit le prélude à un accommodement qui mettra à mal l'autorité de la chose jugée [arrêté de la CJUE, NDLR] et surtout attentera au respect de l'Etat de droit tel que consacré par l'article 2 du traité sur l'Union européenne ». « L'UE ne peut pas invoquer le respect de l'Etat de droit en Pologne (affaire du tribunal constitutionnel) et le passer par pertes et profits en ce qui concerne le territoire ‘séparé et distinct' du Sahara occidental comme consacré par la Cour », a ajouté cette source avant de conclure: « Sinon elle perdrait sa crédibilité ; et encore davantage : son âme ». A la lecture de cette réaction immédiate de la part de ces donneurs de leçons algériens, on ne peut que confirmer que le conflit du Sahara concerne bel et bien le Maroc et l'Algérie, un pays dont les dirigeants affirment, à qui veut les entendre, qu'ils n'ont rien à voir là dedans mais qui finissent toujours par se trahir à cause de leur empressement à vouloir réagir à tout ce qui touche au Maroc, et à parler au nom de ceux qu'ils manipulent, en l'occurrence les séparatistes du Polisario.