Même s'il est entendu comme simple témoin, dans le cadre de la procédure pénale engagée, par la justice suisse, contre Sepp Blatter, président de l'instance internationale de Football, Michel Platini, président de l'UEFA (Fédération européenne de football), devra batailler dur pour justifier les « largesses » dont il a bénéficié de la part de Blatter, soit 2 millions de francs suisses ( 1,8 millions d'euros). Le patron de l'UEFA a,toutefois, déclaré n'avoir rien à se reprocher dans cette affaire, affirmant que cette somme est la contrepartie de « travaux réalisés » pour le compte de la FIFA. Le procureur général suisse avait auditionné, vendredi, Sepp Blatter en tant que « prévenu » pour avoir remis illégalement cette somme à Michel Platini . Platini ,qui est aussi l'un des vices-présidents de la FIFA, est pressenti pour succéder à Blatter démissionnaire, depuis juin dernier, en attendant l'opération de vote pour la succession, le 26 février. Le patron de la FIFA, qui a réussi jusqu'ici à échapper aux mailles de la justice, malgré les scandales qui éclaboussent la FIFA depuis mai dernier, est maintenant soupçonné par le ministère public suisse de « gestion déloyale » ( l'équivalent en France d'abus de biens sociaux) et d' « abus de confiance ». Le président de la FIFA avait été contraint de démissionner, quelque temps après sa réélection à la tête de la FIFA en juin dernier, suite à l'éclatement de scandales impliquant de hauts responsables de l'instance dirigeante du football mondial, en relation notamment avec l'attribution des coupes du Monde 2010 en Afrique du Sud et 2014 au Brésil. De grosses sommes auraient été payées par l'Afrique du Sud pour s'arroger le droit d'accueillir la coupe du Monde 2010 au détriment du Maroc, selon les révélations faites, dans le cadre de la saisine par la justice américaine de ce dossier. La justice américaine a engagé des poursuites pénales contre Jack Warner , un des vice-présidents de Blatter, pour « corruption ». Il est accusé notamment d'avoir bénéficié complaisamment de la part de Blatter d'un contrat lui accordant, contre une montant dérisoire, les droits de retransmission TV des coupes du monde 2010 et 2014 pour les pays de l'Union caribénne de football (UCF), droits qu'il a cédés ensuite pour des sommes faramineuses. Dans cet enchaînement de scandales, le secrétaire général de Blatter, le français Jerôme Valcke avait été relevé de ses fonctions, à la mi-septembre, car objet de poursuites pour avoir touché , selon la presse britannique, des commissions dans le cadre d'une opération de revente sur le marché noir de milliers de places lors de la dernière Coupe du monde au Brésil, en 2014.