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Le Sénégal appelle à un sursaut régional en faveur des investissements lors d'une réunion de la Cedeao à Abuja et cite les contributions marocaines en exemple
Le Sénégal a exhorté les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) à approfondir leurs efforts conjoints pour favoriser l'accueil de capitaux étrangers sur l'ensemble du territoire communautaire, à l'occasion d'une session technique du Conseil du marché commun de l'investissement (ECIM) tenue à Abuja. Dakar a cité les contributions marocaines parmi les exemples défendus. La déclaration a été formulée par Fama Fall, émissaire de la Direction sénégalaise du commerce extérieur, des investissements et du développement, au cours d'une allocution consacrée à l'examen des dispositifs nationaux et régionaux en matière d'attractivité économique. Cette rencontre d'envergure avait pour dessein de scruter les mécanismes de coopération transfrontalière dans le domaine des investissements et de favoriser l'émergence de stratégies concertées au sein de l'espace Cedeao. Mme Fall a présenté un exposé détaillé sur les mutations qu'a connues la politique sénégalaise en matière d'accueil des capitaux au cours des trois dernières années, évoquant tour à tour l'assouplissement des procédures administratives, les garanties offertes en matière de règlement des différends, ainsi que la signature d'accords bilatéraux à portée stratégique. À ce titre, elle a précisé que le Sénégal avait enregistré un flux d'investissements directs étrangers (IDE) de 2,58 milliards de dollars en 2022, légèrement porté à 2,64 milliards en 2023, en raison de mesures publiques ciblées. L'accent a été mis sur plusieurs secteurs considérés comme porteurs, parmi lesquels l'agriculture, les technologies de l'information et de la communication, les infrastructures, la santé, le tourisme, ainsi que les industries extractives. « La France demeure notre principal partenaire économique, mais de nouveaux horizons se dessinent avec l'affirmation d'acteurs tels que le Maroc, la Chine, la Turquie, les Emirats arabes unis, l'Indonésie ou encore les Etats-Unis», a-t-elle indiqué, soulignant l'élargissement du spectre des alliances internationales du pays. Le Sénégal compte à ce jour sept zones économiques spéciales (ZES) officiellement reconnues, dont trois sont opérationnelles, tandis que quatre autres sont en phase d'aménagement. Mme Fall a insisté sur l'architecture juridique qui encadre ces dispositifs, relevant notamment les textes relatifs aux mines, aux hydrocarbures, à l'électricité, aux douanes, à la construction, à la fiscalité, aux marchés publics et aux partenariats public-privé. Elle a également cité les instruments communautaires et continentaux en vigueur, parmi lesquels le Code commun d'investissement de la Cedeao, le Code panafricain de l'investissement et le Protocole sur l'investissement de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine). Le Sénégal, a-t-elle ajouté, a conclu des traités bilatéraux d'investissement (TBI) avec un éventail étendu de pays, incluant la Turquie, l'Inde, la France, les Etats-Unis, l'Afrique du Sud ou encore la Malaisie. Elle a néanmoins précisé que les TBI intra-africains seront à terme supplantés par le nouveau Protocole de la ZLECAf, à moins d'incompatibilité manifeste. Au nom de son pays, Mme Fall a formulé plusieurs propositions à l'adresse de ses homologues ouest-africains, appelant notamment à une coordination plus rigoureuse des politiques d'investissement, à la production d'un rapport annuel régional fondé sur des données statistiques précises relatives aux flux d'IDE, ainsi qu'à une amélioration des infrastructures de transport au sein de la Cedeao. Elle a en outre suggéré «d'instituer une réunion ministérielle annuelle de l'ECIM», proposition destinée à être examinée en amont du cinquantenaire de la Cedeao, célébration prévue pour 2025.