La cellule africaine de l'Institut de recherche de l'armée américaine Walter Reed (Wrair-Africa) a accueilli, dans sa station de terrain de l'ouest du Kenya, une délégation de l'Unité navale de recherche médicale – Europe, Afrique, Centre (Namru Eurafcent), en vue d'une formation approfondie aux techniques de surveillance épidémiologique fondée sur l'analyse des eaux usées. Ce stage scientifique a permis le partage de méthodes rigoureuses, allant du choix stratégique des sites de prélèvement jusqu'à la mise en œuvre du procédé destiné à détecter précocement la circulation de pathogènes – souvent bien avant l'apparition des premiers symptômes chez l'être humain. Mise en œuvre depuis la fin de l'année 2023 dans le cadre d'un programme financé par la Surveillance mondiale des infections émergentes (Geis), cette démarche repose sur le séquençage de matériel génétique présent dans les eaux usées, révélant la propagation silencieuse de maladies infectieuses. Grâce à l'harmonisation des techniques, les deux institutions entendent établir un protocole commun, rationnel sur le plan économique et applicable à l'échelle du continent africain. Déjà éprouvée lors de l'exercice militaire Justified Accord 25, cette approche s'apprête à être étendue à d'autres manœuvres multinationales, notamment African Lion au Maroc où des dispositifs de veille sanitaire complémentaires sont d'ores et déjà déployés. Des démarches sont en cours pour obtenir l'aval des autorités locales, condition préalable à toute extension de cette démarche méthodique.