Placé sous la présidence du Maroc incarnée par l'ambassadeur Mohamed Arrouchi, représentant permanent auprès de l'Union africaine (UA), le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA a tenu sa 1268e réunion, exclusivement consacrée au rôle des femmes dans la préservation et la consolidation de la paix sur le continent africain. Dans une déclaration actualisée et solennelle, les membres du Conseil ont exprimé leur indignation face aux violences systématiques commises à l'encontre des femmes et des jeunes filles, notamment dans les contextes de conflit armé et d'opérations de soutien à la paix. Le CPS a réitéré son engagement inébranlable en faveur d'une tolérance zéro à l'égard des violences sexuelles et sexistes, et a fermement exigé que les responsables de tels actes soient traduits en justice, sans exception ni complaisance. Le Conseil a salué les efforts constants du président de la Commission de l'Union pour la publication, depuis 2019, de rapports annuels évaluant l'application de l'agenda « Femmes, paix et sécurité » (FPS), à la lumière des Plans d'action nationaux (PAN) adoptés par certains Etats membres et du Cadre continental de résultats (CCR). Il a appelé instamment les Etats qui n'ont pas encore adopté de PAN à s'en acquitter sans délai, en assurant la pleine participation des femmes, des jeunes et des communautés de proximité. Les membres du Conseil ont également exprimé leur haute considération pour les normes élaborées par la Commission de l'UA, notamment le Protocole de Maputo, la Déclaration solennelle sur l'égalité entre les sexes en Afrique, la Stratégie pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (2017–2027), ainsi que les lignes directrices adoptées en réponse à la pandémie de COVID‐19. Ils ont salué, en outre, la Déclaration de Kinshasa et les engagements des chefs d'Etat en faveur d'une masculinité positive au service de l'élimination des violences faites aux femmes et aux filles. Souhaitant une réorientation lucide et contextualisée de l'agenda FPS, le Conseil a insisté sur la nécessité pour les Etats membres d'élaborer des feuilles de route claires, adaptées aux réalités sociales et culturelles de leurs territoires respectifs. Il a également souligné l'urgence de promouvoir l'élaboration de politiques nationales intégrant pleinement les objectifs du programme FPS. Le Conseil a rappelé les quatre piliers fondamentaux de cet agenda — participation, prévention, protection, relèvement — et a lancé un appel pressant en faveur de l'implication active des femmes dans les mécanismes d'alerte précoce, de prévention des conflits, de médiation et de règlement pacifique des différends. Reconnaissant le rôle prépondérant des femmes dans la stabilité des sociétés fragilisées, le CPS a insisté sur l'impératif d'un financement pérenne et substantiel des initiatives en matière de paix et de sécurité portées par des actrices locales. Il a également appelé à prendre en compte les répercussions des menaces émergentes, telles que les dérèglements climatiques et les crises sanitaires, sur les conditions de vie des femmes dans les zones vulnérables. Les membres du Conseil ont, par ailleurs, salué l'action remarquable de l'Envoyée spéciale du président de la Commission pour les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que l'engagement du réseau FemWise-Afrique, qui œuvre à renforcer la présence et l'efficacité des femmes dans les processus de prévention et de règlement des conflits. Le Conseil a conclu en décidant de demeurer saisi de la question.