Les exportations de blé russe à destination du Maroc ont connu une accélération spectaculaire depuis le début de l'année. Entre le 1er janvier et le 9 mars, 124 000 tonnes ont été acheminées vers le royaume, contre 54 300 tonnes sur la même période en 2024, soit une progression de 130 %, selon le Service fédéral de surveillance vétérinaire et phytosanitaire de Russie (Rosselkhoznadzor). Cette augmentation significative illustre l'essor des échanges céréaliers entre Rabat et Moscou, alors que le Maroc, confronté à une pluviométrie irrégulière et à une dépendance accrue aux importations de blé, diversifie ses approvisionnements. La Russie, dont la production céréalière a atteint des niveaux records ces dernières années, soutient son rôle de fournisseur de premier plan pour le marché marocain, où elle s'impose face aux exportateurs traditionnels d'Europe et d'Amérique du Nord. Selon le ministère russe de l'agriculture, la campagne 2023-2024 a permis d'élargir la portée des exportations céréalières du pays, avec des livraisons vers 109 destinations. Onze nouveaux Etats ont rejoint la liste des importateurs de blé russe tandis que sept autres ont renoué avec ce commerce après une période d'interruption. À l'horizon 2030, la Russie ambitionne de porter sa production céréalière à 170 millions de tonnes et d'augmenter son potentiel exportateur à 80 millions de tonnes, renforçant ainsi son influence sur les marchés agricoles mondiaux. L'essor des ventes de blé vers le Maroc illustre cette tendance alors que la filière céréalière russe, soutenue par des rendements élevés et une compétitivité accrue, cherche à asseoir durablement sa présence sur le continent africain.