À l'issue de la réunion du bureau du Conseil de la commune de Rabat, tenue jeudi 13 mars et dans la continuité des rencontres précédentes consacrées au projet de plan d'aménagement, une conférence de presse sera organisée ce vendredi 14 mars par le conseil communal de Rabat. Ce projet, qui a fait l'objet d'un débat soutenu au sein de la société civile durant la phase d'enquête publique, a également fait l'objet d'une discussion approfondie par les élus lors de la session extraordinaire du 12 décembre 2024. Ces échanges ont notamment porté sur les principales mesures prévues par ce document d'urbanisme, qui entend structurer l'évolution de la capitale dans les années à venir. La conférence de presse, prévue à 15 h 00 dans la grande salle du siège du conseil communal (avenue Mohammed Belhassan El Ouazzani, Rabat), a pour objectif de présenter les objectifs du projet et de répondre aux interrogations qu'il a engendrées. Un projet stratégique pour l'avenir de la capitale Adopté par le Conseil communal et publié au Bulletin officiel (n° 7381 du 24 février 2025), le plan d'aménagement de Rabat marque le début d'une transformation urbaine d'ampleur. Il prévoit notamment l'élargissement de certaines voiries et la réhabilitation de quartiers anciens, tels qu'Al-Akkari et l'Océan, dans l'optique de mettre en avant l'attractivité de la capitale à l'échelle continentale. Ce projet s'inscrit dans la stratégie de développement de «Rabat, ville lumière, capitale marocaine de la culture», un cadre d'action pour doter la capitale d'infrastructures modernes, en adéquation avec ses ambitions internationales. Son application progressive touchera divers secteurs de la ville, appelés à connaître des réaménagements pour répondre aux exigences d'urbanisme et de développement territorial. Des opérations de démolition contestées Le déploiement de ce plan s'est matérialisé ces dernières semaines par des interventions sur le terrain, avec la démolition de plusieurs bâtiments situés dans des quartiers où des logements ont été érigés sans respect des normes d'urbanisme. À Douar Al-Askar, dans le quartier Al Akkari, plusieurs dizaines de familles ont ainsi été invitées à quitter leurs habitations, avec la possibilité de bénéficier d'un relogement à Tamesna, Aïn Aouda ou Aïn Atiq. L'incertitude a néanmoins accompagné ces opérations, certains habitants déplorant un manque de clarté dans les procédures d'attribution des nouvelles demeures. «Nous avons dû quitter nos logements sans garantie immédiate sur les possibilités offertes. Ce n'est qu'après plusieurs échanges que les autorités nous ont proposé des solutions», confie une habitante contrainte au départ. Dans le quartier l'Océan, des bâtiments ont été rasés, poussant leurs occupants à déposer une réclamation collective, exigeant des assurances sur leur avenir et des garanties en matière de relogement. Des indemnisations en question Le mécanisme de compensation mis en place prévoit une indemnisation des propriétaires à hauteur de 13 000 dirhams par mètre carré pour les biens enregistrés tandis que ceux qui ne disposent pas de titres fonciers percevront une indemnité moyenne de 10 000 dirhams par mètre carré. En revanche, l'incertitude demeure quant au sort des locataires, qui ne disposent, pour l'heure, d'aucune assurance sur d'éventuelles compensations. Si ces opérations œuvrent, selon les autorités, à mettre fin à l'urbanisme informel et à revaloriser le tissu urbain de la capitale, elles n'en restent pas moins sujettes à débat. Des élus de l'opposition dénoncent un manque de transparence et une exécution précipitée du plan qui priverait certaines familles de leurs repères sans solution de rechange immédiatement accessible.