Le budget 2025, approuvé vendredi 15 novembre, «ne prend pas la mesure des défis structurels auxquels l'économie marocaine est confrontée», a affirmé l'opposition qui a critiqué «un cadrage financier discursif plutôt que substantiel» qui néglige «la crise de l'emploi.» Le texte met en avant une augmentation des investissements publics à 340 milliards de dirhams (MMDH) mais «ne fournit aucune garantie ou indication sur une meilleure gouvernance», de ces fonds, dit le PPS. Le parti remet en cause le faible budget accordé à l'emploi (14 MMDH) et un projet «qui ne précise pas comment les politiques d'emploi s'articuleront avec les efforts sectoriels, notamment dans l'industrie et l'agriculture, deux piliers essentiels de l'économie marocaine.» Le gouvernement «ne détaille pas les mécanismes prévus pour contenir l'inflation» et ne présente «aucun vision sur le financement de la couverture sanitaire universelle», déplore l'opposition pour qui «le PLF semble sous-estimer les difficultés structurelles, notamment en termes d'attractivité pour les investissements étrangers dans des secteurs à haute valeur ajoutée.» Selon le PJD, «le gouvernement met en avant son engagement pour la couverture sanitaire et la justice sociale. Toutefois, les financements alloués restent insuffisants face aux besoins réels. Les 45 MMDH annoncés pour le dialogue social d'ici 2026 semblent dérisoires par rapport à l'ampleur des inégalités sociales et salariales.» Quant à l'USFP, elle a indiqué que «la justice sociale ne peut être réalisée sans une réforme fiscale ambitieuse [et que] le texte du gouvernement ne propose pas de mesures pour réduire l'évasion fiscale, augmenter l'assiette fiscale ou introduire une fiscalité progressive sur les hauts revenus et les grandes entreprises.» Pour le parti socialiste, «les projections budgétaires s'appuient sur des hypothèses économiques non justifiées, notamment en matière de croissance et de recettes fiscales. L'augmentation des recettes repose principalement sur l'élargissement de l'assiette fiscale et sur des investissements censés stimuler l'emploi, sans prendre en compte le ralentissement économique mondial ou les contraintes structurelles nationales.» Le PJD a aussi dénoncé «la marginalisation des régions périphériques» et le fait qu'«aucune stratégie détaillée n'est proposée pour réduire les disparités entre les régions, en dépit des orientations royales en faveur d'une gouvernance territoriale renforcée» Pour le parti islamiste, le budget «reste fortement centralisé et limite l'autonomie des régions et la capacité des collectivités locales à répondre aux besoins spécifiques des populations.»