L'Algérie a annoncé, dimanche, l'arrestation de plusieurs personnes accusées de faire partie d'«un réseau d'espionnage», à environ une semaine de l'élection présidentielle anticipée du 7 septembre, qui se déroule dans un contexte tendu. Une nouvelle intrigue sans consistance qui forme un des traits caractéristiques de la politique menée par le régime au pouvoir. Le parquet de Tlemcen (ouest) a annoncé dimanche l'arrestation de plusieurs personnes, dont quatre de nationalité marocaine, accusées de faire partie d'«un réseau d'espionnage», à environ une semaine de l'élection présidentielle du 7 septembre et sans fournir des détails sur cette opération qui s'apparente à un coup monté par les services sécuritaires. Au milieu de la décomposition des partis politiques et de la confusion actuelle en Algérie, le régime cherche à gagner du terrain sur ses opposants disséminés et affaiblis, mais aussi en agitant des dangers chimériques supposés provenir de forces extérieures décrites comme hostiles au pays. «Le juge d'instruction près le tribunal de Tlemcen a ordonné, dimanche, le placement en détention provisoire de sept individus, dont quatre Marocains, suite au démantèlement dernièrement d'un réseau d'espionnage et de renseignement, en vue de porter atteinte à la sûreté de l'Etat», a annoncé le parquet de cette ville frontalière du Maroc, cité par l'agence du régime APS. Une enquête judiciaire a été ouverte contre «les personnes identifiées par l'enquête, sous les accusations criminelles d'intelligence avec un pays étranger, ou l'un de ses agents», pour «crime d'espionnage» ainsi que pour «entrée illégale sur le territoire pour trois des ressortissants marocains», a prétendu le parquet. «Ce réseau a recruté des ressortissants marocains et algériens pour le but de porter atteinte à des institutions sécuritaires et administratives algériennes», a-t-on suggéré. Le Maroc et le MAK dans le viseur Les autorités algériennes pointent également du doigt le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste). Elles ont annoncé le 13 août l'arrestation de 21 personnes, soupçonnées d'appartenir à «un réseau terroriste» ainsi qu'une importante saisie d'armes et munitions qui ont parcouru la France jusqu'à Bejaïa. Cette opération, que le MAK a catégoriquement démentie, avait pour objectif, à en croire le récit officiel, de «les introduire» en Algérie et de «les remettre à des cellules dormantes de ladite organisation» qui agiront «selon un agenda établi, avec la complicité de services de renseignement étrangers hostiles à l'Algérie, ayant pour objectif de semer le trouble et perturber le bon déroulement» de la présidentielle du 7 septembre. L'opposition algérienne accuse le régime de rester en arrière de la réalité ; d'imposer un scrutin promulgué de haut, reçu sans discussion, qui incarne l'immobilisme d'un pays qui n'avance plus.