Le secrétaire général du parti au pouvoir en Algérie, le Front de libération national (FLN), Amar Saadani a présenté, samedi 22 octobre, sa démission de la tête de ce parti qu'il dirigeait depuis le 1er septembre 2013. « Mon absence pendant trois à quatre mois était liée à des raisons de santé. Je veux présenter ma démission devant vous », a-t-il dit aux membres du Comité central en affirmant: « J'insiste. Je ne reculerai pas ». Sa démission « pour des raisons de santé » suscite des interrogations au sein de la classe politique algérienne qui n'écarte pas la thèse du limogeage. A cet égard, le site TSA rappelle que la dernière sortie médiatique du désormais ex-patron du FLN n'aurait pas plu à l'entourage du président. Dans son discours prononcé le 5 octobre devant ses cadres à Sidi Fredj, Saâdani aurait franchi ainsi la ligne rouge. Il avait ouvert d'autres fronts en s'attaquant aux anciens officiers de l'armée française, et aux « Moudjahidin de la France ». Sans oublier les critiques lancées contre l'ex patron du DRS accusé d'être derrière les troubles dans plusieurs wilayas du pays. Un discours violent qui aurait scellé le sort de Saâdani. Réputé proche du cercle présidentiel, il aurait reçu l'ordre de quitter la tête du FLN le lendemain de ce discours. Autre question : Saâdani dont les sorties médiatiques et les déclarations politiques sont très calculées aurait-il prononcé son discours du 5 octobre sans l'aval du cercle présidentiel ? En tout cas, poursuit TSA, ce qu'on peut confirmer c'est que le 5 octobre, Saâdani et malgré « ses soucis de santé » n'a jamais évoqué ni imaginé son retrait du FLN. L'homme était confiant. Il a même développé sa vision pour les échéances électorales de 2017. Mais ses adversaires ont riposté. Son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem a invité publiquement les militants du FLN à se révolter contre leur SG. L'ex-patron du DRS, le général est monté au créneau, en annonçant sa décision de porter plainte contre Saâdani. Curieusement, les autres opposants de Saâdani, dont Abderrahmane Belayat, ont gardé le silence. Le groupe des 14 Moudjahidin aussi. Ce qui laisse entendre que le départ de Saâdani était acté. Ses détracteurs auraient-ils reçu des garanties ? Selon la même source, le départ de Saâdani du FLN ne laisse personne indifférent. L'homme, même s'il ne quitte pas vraisemblablement le parti de son plein gré, a su imposer une nouvelle pratique au FLN, en présentant sa démission. Aucun de ses prédécesseurs n'a eu ce privilège. Jusque-là, les SG du parti subissaient plutôt les conséquences des coups d'Etat « scientifiques ». Reste à savoir si ce n'est pas le pouvoir qui a permis à Saâdani cette sortie honorable pour les services rendus, et en signe d'apaisement envers les clans.