Le Maroc a pris part, lundi et mardi à Madrid, à une rencontre de haut niveau sur les investissements transformateurs en Afrique, organisée dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne. Initiée par le ministère des Affaires Etrangères espagnol et la Confédération espagnole des entreprises, avec la participation de responsables et entrepreneurs européens et africains, cette rencontre s'assignait pour objectifs de »poursuivre la dynamique d'investissements entre les deux continents et d'encourager les initiatives visant la création d'emplois ». S'exprimant à cette occasion, le directeur de la Coopération internationale, de la Communication et des Partenariats au ministère de l'Investissement, de la Convergence et de l'évaluation des Politiques publiques, M. Zakaria Farahat, a mis en avant la Vision avant-gardiste de SM le Roi Mohammed VI qui a permis au Maroc de réaliser des réformes majeures et de transformer les défis en véritables opportunités. Ces réformes structurantes ont ainsi permis au Maroc de devenir une puissance régionale, avec une économie moderne, ouverte et diversifiée, grâce à un réseau d'infrastructures de classe mondiale, connectant les écosystèmes industriels marocains de pointe, comme l'automobile et l'aéronautique, aux chaînes de valeur mondiales, tout en tirant profit de l'emplacement géostratégique du Royaume, sa stabilité, sa main d'œuvre qualifiée et dynamique et des efforts déployés pour améliorer le cadre de l'investissement privé, a-t-il expliqué. Le responsable marocain s'est attardé dans ce cadre sur la mise en place d'une nouvelle Charte de l'investissement, un cadre »clair, transparent et compétitif » qui permet de financer jusqu'à 30% du capex de l'investisseur, tout en encourageant la création d'emplois stables, l'égalité des genres dans les salaires, le développement durable et inclusif ainsi que l'équité territoriale. L'objectif, a-t-il précisé, est de faire de l'investissement un véritable levier de croissance, mais aussi un puissant outil d'inclusivité sociale et de développement durable, conformément aux Hautes Instructions Royales, appelant à l'édification d'un Etat Social. Concernant les Partenariats Public-Privé, a-t-il ajouté, le Maroc a identifié plus de 100 projets à développer, représentant plusieurs dizaines de milliards de dollars, dans différents secteurs (eau, énergie, santé, éducation, transport), notant que les PPP restent un outil »crucial » pour permettre le développement d'infrastructures critiques nécessaires au développement de l'investissement privé et développer une infrastructure publique de qualité. S'agissant de la relation entre le Maroc et l'Espagne, il a indiqué qu'il s'agit d'une relation »stratégique, riche et multidimensionnelle », rappelant que la candidature conjointe pour accueillir la Coupe du Monde 2030 constitue, en ce sens, un »benchmark pour un nouveau paradigme de coopération et partenariats win-win », appelant ainsi à œuvrer en faveur d'une plus grande intégration économique, en favorisant les partenariats et les accords commerciaux régionaux, tout en encourageant les investissements conjoints dans des projets d'infrastructure qui améliorent la connectivité régionale, réduisent les coûts de transport et tirent profit des complémentarités mutuelles entre les deux économies. De son côté, le représentant du groupe OCP (Office Chérifien des Phosphates), Ghassane Raihani, a présenté, lors d'un panel sur le développement industriel en Afrique, le Plan d'Investissement Vert, lancé en décembre 2022, et partagé quelques bonnes pratiques de durabilité dans le domaine. Le développement industriel en Afrique a aussi été discuté avec les panélistes tanzaniens, sénégalais et togolais, avec un accent particulier sur les partenariats ''win-win'', la complémentarité des ressources naturelles et humaines pour assurer la souveraineté alimentaire dans les sous-régions en Afrique de l'Est et de l'Ouest. Pour sa part, Younes Belabed, responsable à Attijariwafa Bank, a passé en revue l'expérience de la banque marocaine en Afrique, laquelle ''apporte des solutions innovantes en termes de services bancaires et d'assurance et de financement de projets importants dans divers domaines, dont celui des énergies renouvelables'', soulignant que la politique africaine du Royaume puise son fondement dans la stratégie tracée par SM le Roi, prônant la consolidation des relations avec les pays africains, la promotion de la coopération sud-sud et l'intégration africaine. Entre autres thématiques, les participants ont discuté de développement de l'industrialisation en Afrique, de transformation des produits agricoles, d'intégration du continent africain dans la chaîne de valeur internationale et de développement du partenariat public-privé, gagnant-gagnant.