Elisabeth Borne a réuni vendredi matin à Matignon plusieurs ministres pour faire le point après une troisième nuit de violences dans plusieurs villes en France, dénonçant dans un tweet des actes « insupportables et inexcusables ». « Ce matin à Matignon avec les ministres pour faire le point sur les violences et exactions de la nuit. Les actes commis sont insupportables et inexcusables », a écrit la Première ministre, qui était entourée de quatre ministres: Gérald Darmanin (Intérieur), Eric Dupond-Moretti (Justice), Christophe Béchu (Transition écologique et territoires) et Olivier Klein (Logement et villes). Elisabeth Borne a également exprimé son « soutien et (sa) confiance renouvelés aux policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui assurent leur mission avec courage ». La cheffe du gouvernement devait présider en fin de matinée une réunion sur la politique de la ville et des quartiers dits sensibles ou « prioritaires », particulièrement touchés par les violences de ces dernières nuits, qui font suite à la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre. Mais il n'était pas encore certain qu'elle s'exprime à l'issue de ce comité interministériel des villes (CIV). Cellule interministérielle de crise Elle devrait également participer à une nouvelle cellule interministérielle de crise convoquée vendredi à 13H00 à Paris par Emmanuel Macron. Le gouvernement fait face à des appels insistants de la droite et de l'extrême droite à instaurer l'état d'urgence. « C'est évidemment une question qui se pose », a estimé Christophe Béchu sur Sud radio. Le ministre du Logement et de la Ville Olivier Klein s'est montré beaucoup plus réservé sur France Inter, jugeant que ce serait « un aveu d'échec ». « On a aujourd'hui, encore, je crois, d'autres pistes », a-t-il déclaré. L'état d'urgence, qui permet aux autorités administratives de prendre des mesures d'exception comme une interdiction de circuler, avait notamment été déclenché en novembre 2005 après 10 jours d'émeutes dans les banlieues.