Une partie des Mauritaniens sont allés élire samedi les 36 députés restant à choisir après un premier vote il y a deux semaines, a-t-on appris auprès de la commission électorale nationale indépendante (Céni). Le scrutin devrait encore renforcer la majorité du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à la tête depuis 2019 de ce vaste pays charnière entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne et pôle de stabilité au Sahel face à la propagation djihadiste. Le parti El Insaf du président Ghazouani s'est arrogé à l'issue d'un premier vote le 13 mai une majorité de 80 sièges sur 176 à l'Assemblée nationale, auxquels s'ajoutent 36 gagnés par ses alliés. L'opposition a décroché 24 mandats. Le système mauritanien mixe deux modes d'élection des députés, certains étant élus en un seul tour, d'autres en deux. Vingt-deux circonscriptions désignant 36 parlementaires restaient en ballottage après le 13 mai, toutes en dehors de la capitale Nouakchott. « Le vote a commencé à 7H00 (locales et GMT) et se terminera à 19H00 dans les 18 circonscriptions de l'intérieur et les 4 à l'extérieur », c'est à dire à l'étranger (France, Etats-Unis, Afrique et Moyen Orient), a dit le porte-parole de la Céni, Teghiyou Allah Ledhem. Les résultats devraient être connus dans les tout prochains jours. Au vu des résultats du 13 mai, l'opposition ne peut guère espérer que quelques sièges supplémentaires. Les partis de l'opposition et certaines forces de la majorité ont contesté la régularité du scrutin et réclamé un nouveau vote. L'un des députés élus, le militant antiesclavagiste Biram Dah Abeid, a déclaré que la gravité de la situation pouvait conduire certains Mauritaniens à « prendre les armes ». Il a été arrêté, puis libéré vendredi. Le parti au pouvoir a aussi gagné les 13 conseils régionaux et l'a emporté dans deux tiers des municipalités lors du vote du 13 mai.