Le procès du chanteur Saad Lamjarred, accusé d'avoir violé et frappé une jeune femme dans une chambre d'hôtel en 2016 en marge d'un concert prévu à Paris, s'est ouvert lundi matin dans la capitale française. Saad Lamjarred, aujourd'hui 37 ans, comparaît libre devant la cour d'assises de Paris. En costume noir et chemise blanche, il a pris place au premier rang, au côté d'une interprète. La partie civile, Laura P., s'est assise sur un banc de l'autre côté de la petite salle d'audience. En l'apercevant, elle a été prise d'une crise de larmes. Quand Saad Lamjarred s'est levé pour décliner son identité et sa profession, « artiste », à la barre, elle a détourné la tête, fixant le sol. Les faits qu'elle dénonce remontent à octobre 2016. Âgée de 20 ans, elle avait suivi la pop-star et un couple de ses amis à un « after », après avoir fait leur connaissance dans une boîte de nuit. A la fin d'une soirée chargée en alcool et cocaïne, elle avait accompagné Saad Lamjarred à son hôtel sur les Champs Elysées. Ils s'étaient embrassés mais quand il était devenu plus entreprenant, elle avait tenté de l'arrêter, avait-elle raconté aux enquêteurs. Il l'aurait alors frappée et violée. Elle avait fui la chambre et été prise en charge par des employés de l'hôtel, qui ont décrit une jeune femme « terrorisée » et en pleurs. Ces mêmes employés avaient stoppé l'homme vraisemblablement ivre qui la poursuivait. Saad Lamjarred assure n'avoir fait que se défendre quand Laura P. l'avait soudainement attaqué alors qu'ils s'embrassaient, et conteste toute pénétration. Il ne l'avait poursuivie que pour éviter un « scandale » parce qu'il était connu. Le chanteur, adulé au Maroc et célèbre dans tout le monde arabe, était à Paris pour un concert prévu dans la capitale. Incarcéré dans la foulée, il a été libéré sous bracelet électronique en 2017 – avant d'être à nouveau brièvement placé en détention en 2018 car mis en examen pour le viol d'une autre jeune femme à Saint-Tropez, sur la Côte d'Azur (sud-est de la France).