Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a affirmé lundi 23 janvier que les 27 ne pouvaient décider, à ce stade, de placer les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, sur leur liste noire. «C'est quelque chose qui ne peut être décidé sans un tribunal. Une décision de justice est nécessaire», a expliqué Josep Borrell. Nécessité d'une déclaration juridique «Vous ne pouvez pas dire: «Je te considère comme un terroriste parce que je ne t'aime pas». Cela doit être fait lorsqu'un tribunal d'un Etat membre émet une déclaration juridique, une condamnation concrète», a-t-il martelé en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Téhéran a multiplié les mises en garde aux Européens depuis que les eurodéputés ont adopté jeudi une résolution invitant l'UE à inscrire les Gardiens de la Révolution sur la liste des «organisations terroristes» de l'UE. «Nous devons discuter des possibilités juridiques» d'inscrire les Gardiens de la Révolution sur la liste des organisations terroristes, a souligné de son côté la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. Sanction pour violation des droits de l'homme Mais comme c'est «plus que complexe», l'UE a choisi pour l'heure d'inscrire des responsables des Gardiens de la Révolution sur la liste des personnes sanctionnées par l'UE pour violation des droits de l'homme, a-t-elle expliqué. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union ont ajouté lundi 37 personnes ou entités iraniennes impliquées dans la répression des manifestations sur la liste de leurs sanctions pour violation des droits humains. Politique d'otages d'Etat L'Union européenne a déjà imposé le gel des avoirs et l'interdiction de visa à plus de 60 responsables et entités iraniens en raison de la répression des manifestations. La France a dénoncé de son côté «la politique d'otages d'Etat» pratiquée par les autorités iraniennes avec la détention de nombreux citoyens européens. «Il est temps que nous réfléchissions en Européens aux réponses à apporter» à cette situation, a affirmé la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. «De plus en plus de citoyens européens sont détenus et cette situation est totalement inacceptable», a dénoncé en écho son homologue belge Hadja Lahbib. «Il est important que nous adressions à 27 un message clair et ferme aux autorités iraniennes».