Dans une lettre adressée aux autorités algériennes, le collectif contre la cherté des transports aériens (CCTA) interpelle les autorités algériennes sur les tarifs pratiqués par les compagnies en direction de l'Algérie. Le CCTA dresse un cinglant constat sur les pratiques « déloyales » que subissent les passagers algériens. Dans cette lettre, que publie le site du Matin d'Algérie, le CCTA se demande, entre autres, si les Algériens locaux sont-ils toujours considérés comme des indigènes. « Nous avons relevé plusieurs absurdités et contradictions dans le texte que vous avez osé publier dans le Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire », écrit le collectif qui parle de « mauvais plagiat du règlement européen CE 261/2004″. Il estime également qu'il s'agit d'un « décret de la discrimination » dans la mesure où « selon vous, un retard sur un vol intérieur est moins grave qu'un autre sur vol international ! Pourquoi mieux indemniser un vol Alger-Marseille (1H30 de vol) qu'un Alger-Tindouf (2H30 de vol)? Quand allez-vous arrêter de marginaliser nos concitoyens du sud algérien ?, s'interroge le collectif pour qui, le Maroc a fait mieux que l'Algérie et l'union européenne en reprenant intégralement le règlement CE 261/2004, « mais nos voisins marocains ont rajouté quatre points importants dans la protection du voyageur : a) Une indemnisation en cas de déclassement opérer par le transporteur entre 30% et 75% du prix du billet TTC, le sur-classement quant à lui est gratuit s'il émane de la compagnie, b) L'obligation du transporteur à informer les passagers de ces droits, avec tous les moyens possibles, c) Les sanctions aux transporteurs qui vont jusqu'au retrait définitif de l'autorisation d'exploitation, d) Le délai très court pour le versement des remboursements et les indemnités. Le CCTA somme ainsi les dirigeants algériens à revoir leur copie, « car elle ne mérite qu'un zéro pointé ». Et le collectif d'ajouter qu' »avec un tel décret exécutif, nous sommes dans l'obligation d'indiquer aux voyageurs vers l'Algérie de choisir les compagnies qui proposent de meilleures indemnités en cas de retard, annulation et surbooking ». A cet égard, il considère que ce nouveau texte « est une régression en termes de droits des passagers aériens ». « De plus, vous ne pouvez jamais être plus attractif que le Maroc avec ce «texte» que vous nous servez comme loi », affirme-t-il.