Un organisme bancaire clé en Algérie a d'ores et déjà annoncé des restrictions sur les transactions commerciales avec l'Espagne, après la suspension du traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération conclu en 2002 avec l'Espagne, selon un document publié par des médias locaux. Aucune annonce officielle n'a été rendue publique pour l'heure concernant cette décision prévoyant le gel des domiciliations bancaires de commerce extérieur de et vers l'Espagne. Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a indiqué, jeudi 9 juin, que le gouvernement «analyse les conséquences de la décision de l'Algérie» de geler les transactions commerciales extérieures avec l'Espagne et donnera une réponse «sereine, constructive, mais ferme», en faveur des intérêts espagnols. Une déclaration qui survient quelques heures après la suspension par Alger du traité hispano-algérien, qui prévoyait le renforcement du dialogue politique entre les deux pays à tous les niveaux, et le développement de la coopération dans les domaines économique, financier, éducatif et de la défense, conclu en 2002. M. Albares a réagi «après que l'Algérie a décidé de suspendre le traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération avec l'Espagne et que les banques algériennes ont gelé les prélèvements automatiques liés aux opérations de commerce extérieur de produits et services depuis et vers l'Espagne», selon l'agence EFE. Le chef de la diplomatie espagnole a «regretté» mercredi la décision algérienne de suspendre le traité entre les deux pays et dit ne pas craindre de représailles en matière énergétique car «l'Algérie est un partenaire fiable.» Toutefois, il a promis une réponse «ferme» afin de défendre les intérêts de l'Espagne et des entreprises espagnoles. Le ministre a réitéré la volonté du gouvernement «d'avoir les meilleures relations avec l'Algérie et son adhésion à l'intégralité du contenu du traité d'amitié bilatéral», rappelant qu'il comprend «l'égalité souveraine des Etats et la non-ingérence dans les affaires intérieures». Interrogé sur la question de savoir si le gel des échanges pourrait affecter l'approvisionnement en gaz de l'Algérie vers l'Espagne, il a insisté que les flux de gaz «sont garantis pour le moment.» Le ministère algérien de l'énergie a menacé fin avril de rompre le contrat de fourniture de gaz à l'Espagne si cette dernière venait à l'acheminer «vers une destination tierce», en l'occurrence le Maroc. Sonatrach a fourni en 2021 plus de 40 % du gaz naturel importé par l'Espagne, dont l'essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, d'une capacité de 10 milliards de m3 par an. Une dépendance qui est désormais remise en question.