Deux coalitions d'opposition sénégalaises, qui se sont alliées en vue des législatives prévues en juillet, ont dit vendredi 3 juin leur volonté d'«imposer une cohabitation» au président Macky Sall et de l'empêcher de briguer un troisième mandat. La coalition Wallu Sénégal (Sauver le Sénégal en langue ouolof) dirigée par l'ex-président Abdoulaye Wade a conclu il y a plusieurs semaines une alliance avec Yewwi Askan Wi («Libérons le peuple»), conduite par Ousmane Sonko. La coalition la moins bien placée dans un département s'engage à soutenir l'autre. Il s'agit de «construire une alliance tactique électorale en vue d'obtenir une majorité parlementaire aux élections législatives du 31 juillet, qui impose à Macky Sall une cohabitation gouvernementale», a dit vendredi à la presse Mamadou Lamine Diallo, un responsable de «Wallu Sénégal», en présence de Ousmane Sonko. Une «perspective à risque» Le président a rétabli le poste de premier ministre en décembre 2021. Mais il n'a toujours pas nommé de chef de gouvernement. M. Sall a indiqué dans un récent entretien avec le magazine Jeune Afrique qu'il le choisirait après les législatives au sein de la formation qui les aura remportées. Le président, élu en 2012 et réélu en 2019, a aussi dit qu'il lèverait après ces élections le flou sur une candidature ou non de sa part à un troisième mandat en 2024. L'objectif de l'alliance est également de «barrer la perspective à risque de Macky Sall de se présenter à l'élection présidentielle 2024 pour briguer un troisième mandat illégitime et anticonstitutionnel», a dit Lamine Diallo. Les élections du 31 juillet, à un tour, visent à renouveler les 150 sièges de député. L'actuelle Assemblée est largement dominée par la coalition présidentielle. Les législatives de juillet sont organisées après les locales de mars, remportées par l'opposition dans plusieurs grandes villes comme Dakar, Ziguinchor (Sud) et Thiès (Ouest). Abdoulaye Wade, 96 ans, a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012.