Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est entretenu mardi avec des dirigeants israélien et palestinien pour les appeler à « mettre fin au cycle de violences », après l'escalade des dernières semaines. Dans des appels séparés avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et avec le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, il a souligné « l'importance de voir les Palestiniens et les Israéliens travailler pour mettre fin au cycle de violences », a déclaré le département d'Etat dans des communiqués. Il a aussi demandé aux deux camps de faire preuve de « retenue » et de « s'abstenir de tout acte ou déclaration qui alimente l'escalade des tensions », y compris sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, troisième lieu saint de l'islam, mais également le lieu le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple. Le secrétaire d'Etat s'était déjà entretenu lundi avec son homologue jordanien Aymane al-Safadi pour insister sur « l'importance de préserver le statu quo historique » sur ce site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'Etat hébreu. Dans son appel avec le chef de la diplomatie israélienne, Antony Blinken a « réitéré le soutien inébranlable du gouvernement » américain « à la sécurité d'Israël et a condamné les récentes attaques de roquettes depuis Gaza ». Au président palestinien, il a réaffirmé « l'engagement des Etats-Unis à améliorer la qualité de la vie du peuple palestinien de manière concrète ». Auprès des deux, il a plaidé pour « une solution négociée à deux Etats » vivant côte à côte, malgré un processus de paix moribond. L'armée de l'air israélienne a mené mardi des frappes contre la bande de Gaza, les premières depuis trois mois, en représailles à un tir de roquette depuis l'enclave palestinienne. Ces violences interviennent dans un contexte de tensions continues entre Israéliens et Palestiniens, aggravées par quatre attaques menées en Israël entre le 22 mars et le 7 avril, qui ont fait 14 morts au total. Dans la foulée de ces attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs opérations, certaines meurtrières, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'Etat hébreu depuis 1967, notamment dans des régions d'où étaient originaires certains auteurs des attentats en Israël. Plus de 150 Palestiniens ont été blessés lors de heurts avec les forces israéliennes vendredi et dimanche sur l'esplanade des Mosquées, qui ont coïncidé avec les fêtes juives de Pessah et le mois sacré musulman du ramadan.