Antony Blinken, le secrétaire d'Etat américain, a achevé en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale de plusieurs jours. Durant son court passage à Alger, il a subi une épreuve sonore insupportable. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a achevé en Algérie, une alliée de Moscou, sa tournée régionale. Arrivé en provenance du Maroc, il s'est entretenu à Alger avec Ramtane Lamamra avant d'être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Le contenu de ses discussions avec ce dernier ont fuité sur les réseaux sociaux. Une logorrhée débitée sur un ton assommant pendant une vingtaine de minutes. Dans ses propos, Abdelmadjid Tebboune ne ménage pas le blâme au Maroc qu'il accuse de saper l'indépendance et l'intégrité de ses voisins, affirmant que l'Algérie n'a jamais dévié au fond de sa politique traditionnelle. Selon nos informations, les intrigues de sérail ont précipité la fuite de cet audio après que les critiques n'ont ménagé ni le président, ni son entourage, un sérail miné par les jalousies, les rivalités et les ombrages. Le chef de la diplomatie américaine, qui avait participé à l'ouverture de sa tournée régionale en Israël, dans un kibboutz du désert du Néguev, à une rencontre réussie avec ses homologues israélien et ceux de quatre pays arabes, dont le Maroc, s'est contenté de quelques mots protocolaires et formalistes, uniquement pour les égards. Ce qu'il y a de plus clair, c'est qu'en procédant de cette façon, le président algérien a donné une singulière idée de la valeur des institutions de son pays qu'il présentait récemment comme une satisfaction si décisive. Animé par les idées de conciliation, M. Bllinken a trouvé face à lui un président accessible aux émotions belliqueuses, tandis que le chef de la diplomatie américaine défend le principe de renouer les fils d'une négociation interrompue, d'une action persévérante pour arriver à un apaisement définitif en Afrique du Nord. Pendant ce moment, Antony Blinken a affirmé lors d'une conférence de presse à Alger que Washington entendait soutenir le fondation des relations (israélo-arabes) et encourager d'autres pays à s'y joindre, alors que Tebboune n'a même pas évoqué Israël lors de son monologue, contrairement à ses habitudes. Antony Blinken avait réitéré à Rabat le soutien américain au plan d'autonomie –« sérieux, crédible et réaliste »– présenté par le Maroc pour régler le « différend ». Malgré cela, les responsables algériens ont tenu à rappeler au responsable américain qu'avec le Maroc, il s'agit de relations toujours conflictuelles. Il s'est ainsi contenté d'affirmer en Algérie que Washington « continue de soutenir les efforts de l'ONU » et de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura. Abdelmadjid Tebboune semblait avoir une position inattaquable à la tête des affaires. Il paraissait être l'homme fiable du régime; il était le promoteur de cette constitution nouvelle dont l'Algérie s'est servie pour neutraliser les propositions de l'opposition et le sursaut démocratique. En Algérie, le contraste qui éclate trop souvent entre la gravité des affaires du pays et ce puéril manège de partis, de fractions, de compétitions, de représailles, d'intrigues vulgaires, dont les responsables algériens offrent l'inutile et fatigant spectacle, ne fait rire personne.