Soulaiman Raissouni, condamné à cinq ans de prison pour « agression sexuelle », a livré sa version des faits lors de sa première comparution lundi devant la cour d'appel de Casablanca. Agitateur proche des islamistes, Raissouni, 49 ans, est accusé d' »agression sexuelle » par un jeune militant, une affaire qui a secoué l'opinion publique. Arrêté en mai 2020, l'ancien rédacteur en chef d'Akhbar Al Yaoum, un journal en cessation de paiements depuis mars 2011, avait manœuvré pour saboter son procès en première instance (février-juillet 2021). Malgré les preuves, il a catégoriquement nié avoir eu « une quelconque relation » avec le plaignant et l'avoir « harcelé, séquestré et agressé », selon des témoins présents à l'audience. Le juge l'a notamment interrogé sur un post Facebook dans lequel le plaignant l'accuse, sous pseudonyme, de l'avoir violé à son domicile, ainsi que sur des conversations qui prouveraient qu'il « harcelait » son accusateur. Le juge a décidé de poursuivre son interrogatoire le 17 janvier. Incarcéré depuis le 22 mai 2020, le journaliste est apparu en bonne santé après avoir engagé une grève de la faim l'été dernier, remise en cause par l'administration pénitentiaire, une action téléguidée qui lui avait permis de ne pas assister à la plupart des audiences de son procès. La justice a rejeté toutes ses demandes de remise en liberté et les autorités marocaines, elles, affirment que Raissouni a bénéficié d'un procès équitable et que les poursuites n'ont rien à voir avec son travail journalistique.