Le groupe de chantiers navals espagnol Navantia avait conclu un protocole d'accord avec le Maroc visant à renforcer leur coopération et réaliser des projets communs dans le secteur maritime et la construction navale. Le Maroc a confié, début 2021, à l'entreprise publique espagnole Navantia, la construction d'un patrouilleur de haute-mer, une commande de la marine royale. «Le contrat avec le Maroc pour la construction dans les chantiers navals de Cadix d'un patrouilleur militaire pour sa marine est compromis. Cet accord avait pourtant ouvert la porte à la probable livraison d'un deuxième navire», écrit le site La voz digital. Selon la même source, «le Maroc a mis en veilleuse, pour le moment, l'accord conclu avec Navantia en attendant la reprise des relations diplomatiques», affirmant que Rabat «a renforcé les liens avec d'autres pays pour sa politique de réarmement, avec l'accord de coopération militaire conclu avec Israël le 24 novembre, mais aussi en exploitant ses relations avec les Etats-Unis et les Emirats arabes unis.» L'hospitalisation en avril dans un établissement de Logroño (nord de l'Espagne) du chef du Polisario a provoqué une crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne. Le Maroc a demandé une enquête «transparente» sur l'entrée «frauduleuse» de Brahim Ghali en Espagne. Ce dernier a été visé par une plainte pour «arrestation illégale, tortures et crimes contre l'humanité» déposée en 2020 par Fadel Breika, dissident du Front Polisario naturalisé espagnol, qui affirme avoir été victime de «tortures» dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie. Une deuxième plainte – l'enquête a été rouverte à la faveur de la présence de Brahim Ghali en Espagne – avait été déposée en 2007 par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEDH) pour «génocide», «assassinat», «terrorisme», «tortures» ou «disparitions», commis là encore dans les camps de Tindouf, d'après cette organisation basée en Espagne. Le site espagnol affirme que «le Maroc a multiplié ses dépenses de défense. Le plan quinquennal de renouvellement des armements et des capacités de défense dispose de fonds d'une valeur de 20 000 millions de dollars – soit une augmentation de 29% l'année dernière – et comprend l'acquisition d'hélicoptères, d'avions de combat et de chars de combat. Il y a également eu des spéculations sur la possibilité que le royaume alaouite reprenne les drones de dernière génération et les systèmes de défense aérienne Patriot.» Ce déploiement d'investissement du Maroc néglige le côté espagnol. Le contrat avec Navantia «faisait référence à un patrouilleur à haute altitude, un projet qui impliquerait un million d'heures de travail et environ 250 emplois au cours des trois ans et demi à venir.» Il s'agit d'un navire de la série Avante, d'environ 1 500 tonnes et 80 mètres de long, d'une autonomie de 4 000 milles et 40 membres d'équipage. Ce type de patrouilleur à haute altitude est conçu pour la surveillance du littoral et les tâches de sauvetage et de surveillance – ils ont un pont pour les hélicoptères. Le Maroc a communiqué en avril 2019 le cahier des charges du contrat pour la construction dudit patrouilleur, auquel des chantiers navals de plusieurs pays étaient intéressés. Navantia a présenté son offre en août et une équipe de l'entreprise s'est rendue au Maroc pour négocier les aspects techniques et commerciaux. Depuis septembre 2020, les contacts entre Navantia et l'Administration de la Défense nationale marocaine étaient conçus pour adapter toutes les spécifications techniques du navire aux exigences de sa marine et se conformer à la feuille de route convenue lors des négociations.