Le gouvernement espagnol devra revoir la loi sur l'immigration qui discrimine les travailleurs marocains de Sebta et Melilia, affirme le journal El Español. La fermeture a aussi provoqué une grave crise du commerce dans les deux villes portuaires. Les autorités marocaines s'apprêtent à ouvrir le poste frontière dédié aux porteurs de marchandises détaxées avec Sebta, en mars 2022. Les postes frontaliers autorisés (Tarajal I et Beni Ensar) seront à nouveau transités par les citoyens de Nador et de Tétouan qui, chaque jour, se rendent aux deux enclaves occupées pour travailler. Parmi les changements qui auront lieu dans ces frontières, «Rabat exigera que l'exécutif espagnol réglemente la situation des 8 500 ressortissants employés à Sebta et Melilia qui, dans de nombreux cas, n'ont pas de contrat de travail, cotisent à la sécurité sociale mais ne perçoivent pas d'allocation chômage, sont licenciés sans indemnité ou ne sont pas autorisés à avoir un congé payé en cas d'accident du travail», dit El Español. Les travailleurs dits frontaliers sont des employés marocains sans titre de séjour. Ils n'ont pas le droit de passer la nuit dans les deux villes, ne reçoivent un permis d'entrée et de sortie que le jour. «Depuis 2011, le renouvellement de la carte transfrontalière est annuel et pour un type de travail. «Si tu te fais licencier ou que l'entreprise ferme, avec cette carte tu ne pourras travailler nulle part ailleurs», se plaint Marouan Chakib, de l'Union marocaine du travail (UMT) et porte-parole des travailleurs frontaliers de la région de Tétouan. L'impôt sur le revenu des non-résidents (IRNR) est fiscalement appliqué aux personnes transfrontalières, ce qui représente 24 % du salaire, qui ne peut être remboursé. Les autorités marocaines ont décidé de fermer en 2019 le poste frontière dédié aux porteurs de marchandises détaxées depuis Sebta. La contrebande tolérée vers petite ville de Fnideq représentait entre six et huit milliards de dirhams (entre 550 et 750 millions d'euros), selon les estimations de la douane marocaine. En 2020, les autorités marocaines ont annoncé qu'un budget de 400 millions de dirhams (plus de 36 millions d'euros) a été alloué à un programme développement économique et social. Celui-ci prévoit notamment la création de zones franches à Fnideq et à Tétouan.