Le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra annoncé qu'Alger participerait vendredi à une conférence sur la Libye à Paris. Sauf que le président Tebboune ne s'y rendra pas. Ramtane Lamamra a en annoncé que «l'Algérie prendra part à la conférence» internationale sur la Libye, «mais pas au niveau du président de la République», Abdelmadjid Tebboune. «Les conditions ne sont pas réunies pour qu'il participe personnellement à cette conférence, en dépit de son attachement au rôle actif de l'Algérie aux côtés des frères libyens ainsi qu'au règlement pacifique et démocratique escompté de la question libyenne», a ajouté le ministre à l'issue d'une rencontre à Alger des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes. Selon les sources de Barlamane.com, le président algérien ne se rendra pas à Paris en raison de probables manifestations de la diaspora algérienne, alors que certains opposants reprochaient à Paris avant la dernière crise d'avoir ouvertement pris parti pour le président Abdelmadjid Tebboune et le pouvoir en place. Des défenseurs de la liberté politique et de la presse et des militants franco-algériens avaient prévu de marcher contre la visite de Tebboune. Des médias algériens ont notamment accusé la France de «provocation», pour des prises de position sur le mouvement de contestation (Hirak) ou encore sur la question du Sahara et le peuple algérien. C'est ce qui a été confirmé par l'avocate et militante politique Nabila Smail, laquelle s'est interrogée sur les «conditions non réunies», évoquées par Ramtane Laamamra derrière l'absence du président Abdelmajid Tebboune. La militante a estimé que la «seule explication» serait que le président algérien voudrait que les «contestations» de la «diaspora algérienne n'aient pas lieu» là où se tiendra ladite conférence. Dans cette lignée, l'avocate a indiqué que le «président algérien ne pourrait pas se rendre à Paris» parce qu'«il ne serait pas en mesure d'obtenir des garanties» de la part du «président Emmanuel Macron» lui assurant que «les manifestations ne se tiendraient pas.» En Algérie, des centaines de personnalités, militants et ONG avaient lancé un appel unitaire pour que cesse la guerre déclarée contre le peuple algérien par le régime, dans une déclaration diffusée par des sites proches du mouvement de protestation du Hirak. Cette déclaration a épinglé l'offensive sécuritaire et judiciaire du pouvoir qui est en train de prendre les allures d'une guerre ouverte contre le peuple algérien. Parmi les soutiens de l'appel, figurent des ONG comme la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) et le Collectif algérien contre la torture et les conditions carcérales (CACTCCI), des partis politiques, des universitaires, des avocats, des journalistes, des acteurs du monde associatif, des intellectuels, de simples citoyens ainsi que des membres de la diaspora.