Quelque deux millions de personnes sont menacées par l'exode climatique au Maroc, selon la Banque mondiale. «La Banque mondiale sonne l'alerte : si rien n'est fait pour enrayer la spirale du réchauffement de la planète, des millions de personnes seront contraintes à l'exode. Le changement climatique marqué par des d'évènements extrêmes (sécheresse, inondations, ouragans...) a un effet majeur sur les migrations, car il met en péril les moyens d'existence des populations les plus exposées, frappant surtout les personnes pauvres qui vivent dans des habitats précaires» écrit Le Figaro dans son édition du mardi 14 septembre. «L'organisation internationale avance des chiffres à l'horizon 2050 dans un rapport publié lundi – en complément de celui dévoilé en 2018 – qui porte sur les déplacements à l'intérieur des pays ; il n'aborde pas les mouvements transfrontaliers et se concentre sur six grandes régions géographiques. Les contraintes climatiques pourraient forcer 216 millions de personnes à quitter leurs terres. Des zones sensibles pourraient apparaître dès 2030 et continueront à s'intensifier d'ici 2050» détaille-t-on. «L'Afrique subsaharienne sera le continent le plus touché avec 86 millions de migrants, devant l'Asie du Sud et le Pacifique (40 millions). Le pire n'est toutefois pas certain, l'institution multilatérale a bâti trois scénarios, selon la trajectoire d'émissions de gaz à effet de serre et le niveau développement économique plus ou moins inclusif» affirme-t-on. «Si les pays décident d'actions rapides et concertées, commente Kanta Kumari Rigaud, expert des sujets environnementaux à la Banque, cela pourrait réduire ces migrations climatiques de 80 %» à 44 millions. «Ainsi, dans le scénario le plus positif, le nombre de migrants en Afrique subsaharienne oscillerait entre 20 et 40 millions. Trois facteurs clés conditionnent les mouvements de population : les pénuries croissantes d'eau, une baisse de productivité des cultures et l'augmentation du niveau de la mer. Cela dépend aussi des conditions de vie dans les zones urbaines et rurales, des capacités des grandes villes à absorber ces nouveaux arrivants» rapporte-t-on. Le rapport détaille les cas du Vietnam et du Maroc, «particulièrement vulnérables au réchauffement.» «Il y a notamment un risque d'exode rural dans les régions intérieures marocaines à cause du manque d'eau» alerte-t-on. «L'exode climatique est déjà une réalité. Citées dans une étude de Schroders sur le changement climatique, les données de l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), une organisation humanitaire, soulignent que depuis 2008 près de 200 millions de personnes ont dû migrer, provoquées dans 98 % des cas par les inondations et tempêtes. C'est aux Philippines que les déplacements sont les plus importants – concernant 46 % de la population – devant le Cambodge» a-t-on conclu.