Le premier ministre conservateur australien a rejeté mardi 10 août les appels à fixer des objectifs plus ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique, au lendemain d'un rapport alarmant de l'ONU, estimant suffisante la politique menée par son pays. Quelques heures après la publication du rapport des experts climat de l'ONU (Giec), qui mettent en garde contre un réchauffement pire et plus rapide que prévu, le premier ministre Scott Morrison a averti qu'il ne souhaitait pas fixer d'objectifs en matière de neutralité carbone. «L'Australie fait sa part», a-t-il estimé. «En l'absence de projets, je ne signerai pas un chèque en blanc au nom des Australiens afin d'atteindre ces objectifs», a-t-il mis en garde. L'un des plus grands exportateurs de combustibles fossiles L'immense île continent est un des plus importants importateurs au monde de charbon et de gaz naturel. Les récents incendies, la sécheresse et les cyclones d'une rare intensité qui ont frappé le pays sont, selon des scientifiques, aggravés par le changement climatique. L'Australie, l'un des plus grands exportateurs de combustibles fossiles au monde, est en première ligne de la crise climatique mondiale. Les récents incendies, la sécheresse et les cyclones d'une rare intensité qui ont frappé le pays sont, selon des scientifiques, aggravés par le changement climatique. À quelques mois d'un sommet international sur le climat, Scott Morrison a rejeté les appels – y compris de la part d'alliés comme les Etats-Unis – à adopter un objectif officiel de réduction ou de compensation des émissions de carbone. Aucun engagement pris L'Australie a laissé entendre qu'elle atteindrait des émissions de carbone nulles «dès que possible», et de préférence d'ici 2050, mais n'a pris aucun engagement en ce sens. Le chef du gouvernement semble vouloir détourner l'attention vers les pays en développement et les nouvelles technologies, qui, à ses yeux, sont la solution à la crise. «Nous devons adopter une approche différente. Nous devons nous concentrer sur les avancées technologiques nécessaires pour changer le monde et notre mode de fonctionnement», a déclaré Scott Morrison. De nombreux responsables politiques de la coalition conservatrice du Premier ministre entretiennent des liens étroits avec l'industrie minière et nient l'existence du changement climatique ou cherchent à en minimiser les risques. Le parti libéral du Premier ministre ainsi que le parti travailliste, dans l'opposition, sont tous deux favorables à la poursuite de l'exploitation des mines de charbon.