«Outre leur caractère diffamatoire et mensonger, ces allégations inadmissibles relèvent de la manipulation de RSF connue pour son acharnement vis-à-vis de l'Algérie» selon l'ambassade d'Algérie en France», a rapporté, vendredi, l'agence officielle APS. Il a suffi de quelques heures pour que le régime algérien démonte à quel point il est fantaisiste et flottant. Des révélations de presse selon lesquelles l'Algérie fait partie des détenteurs du logiciel espion israélien Pegasus, a suscité l'ire du pouvoir en Algérie au point de répéter encore une fois que RSF (dont il a salué l'acharnement contre le Maroc) «n'a rien d'une ONG» mais est un «élément actif de la chaîne d'expression du soft power français à travers le monde». pic.twitter.com/1tZ6MkLxcA — عمار بلحيمر – Ammar Belhimer (@AmmarBelhimer) July 23, 2021 L'ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud «a déposé, au nom du gouvernement algérien, une plainte pour diffamation auprès des instances judicaires françaises à l'encontre de Reporters sans frontières (RSF)», une «action en justice [qui] porte sur l'assertion contenue dans le communiqué publié par RSF le 19 juillet 2021 sur son site web officiel, selon laquelle l'Algérie figure parmi les pays en possession du logiciel Pegasus et qu'elle l'utiliserait pour espionner d'autres parties» rapporte l'agence officielle algérienne. C'est le même régime algérien qui a exprimé, jeudi 22 juillet, sa «profonde préoccupation» à la suite de révélations controversées selon lesquelles le Maroc aurait eu recours au logiciel israélien Pegasus. «L'Algérie condamne vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l'Homme et libertés fondamentales qui constitue également une violation flagrante des principes et normes régissant les relations internationales », ajoute le ministère algérien, dénonçant une « pratique illégale, malvenue et dangereuse». Désormais, le parquet général d'Alger, qui avait auparavant ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire «diligentée par les services de police judiciaire spécialisés en matière de répression d'infractions liées à la cybercriminalité et aux technologies de l'information», selon un communiqué relayé par l'agence officielle APS, va s'atteler sur les accusations formulées par RSF à l'égard du régime. «On sait que RSF, bien que ce soit une ONG, est un élément de la chaîne d'expression du soft power français à travers le monde», a ajouté le communiqué diffusé par APS, soulignant que l'ONG «bénéficie du soutien, sous une forme ou sous une autre» de plusieurs entités officielles française. L'Algérie «ne dispose aucunement de ce logiciel et n'a jamais eu à l'utiliser, ni à traiter ou à collaborer, de quelque manière que ce soit, avec les parties détenant cette technologie à des fins d'espionnage visant à porter atteinte à l'honneur et à la réputation d'un pays respectueux de la légalité internationale», a ajouté l'ambassadeur algérien à Paris. «La répression des voix critiques ne cesse de s'intensifier, en ligne comme hors ligne. Nous appelons les autorités algériennes à respecter la Constitution et ses engagements internationaux, au risque de voir le pays se vider de ses journalistes», avait déclaré le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF fin 2020.