Le président de la commission de la défense du Sénat, Christian Cambon, a déclaré que le Maroc fait l'objet de «campagnes de presse de dénigrement» destinées à le «déstabiliser». Selon une enquête entachée d'irrégularités et d'approximations du consortium Forbidden Stories et Amnesty International, des milliers de numéros de téléphone ont été recensés comme cibles potentielles du logiciel Pegasus, commercialisé par l'entreprise israélienne NSO pendant l'année 2019. Ces révélations non étayées de preuves ont suscité l'indignation su sénateur français Christian Cambon. «Quant on porte des accusations, il faut en assumer les preuves», a-t-il lancé dans des déclarations à la presse, affirmant que «les instigateurs de ces campagnes médiatiques de dénigrement cherchent avant tout à ternir l'image du Maroc», vu que «la réussite du Royaume par rapport à d'autres voisins fait tache, engendre des jalousies». En effet, les preuves matérielles mises en ligne dès ce dimanche par le Security Lab d'Amnesty International sont tout sauf concluantes. La méthodologie de ce rapport n'a jamais pu être validée de manière indépendante par des sources indépendantes. Plusieurs éléments de ce travail ont été remis en cause par le milieu de la sécurité informatique, ainsi que des proximités douteuses de certaines ONG avec des régimes liberticides et peu regardants des droits humaines. «On est dans l'absurde. On voit bien que ces accusations sont des montages, et donc nous n'avons aucune preuve, et jusqu'à présent nous n'en avions jamais eu aucune» a-t-il cinglé. Pour Christian Cambon, le Royaume fait en ce moment «l'objet manifestement d'attentions particulières, de campagnes de presse et de dénigrement avec des accusations très graves». Pour rappel, le Maroc a nié être client de NSO Group. Dans sa réponse portant sur l'utilisation supposée du logiciel espion Pegasus commercialisé par la société israélienne NSO Group, l'ambassade du Maroc en France avait affirmé qu'Amnesty International «a été incapable de prouver une quelconque relation entre le Maroc et [NSO]». Le 19 juillet, dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle MAP, le Maroc affirme n'avoir «jamais acquis de logiciels informatiques pour infiltrer des appareils de communication, de même que les autorités marocaines n'ont jamais eu recours à ce genre d'actes». Christian Cambon a aussi pointé des «allusions et des généralisations», une manœuvre «agitée par une main qui, comme d'habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc», et a souligné que «par chance, le Maroc a des amis». Le groupe d'amitié France-Maroc, qu'il préside au Sénat, est présent «pour témoigner de son amitié, dire que nous sommes [aux] côtés [du Maroc]. Nous souhaitons bien évidemment que toutes ces affaires cessent», a-t-il exhorté. L'enquête dit avoir accumulé de multiples éléments, mais sans démontrer très catégoriquement que le Maroc est client de NSO ou qu'il opère des surveillances électroniques par le biais de Pegasus. Dans un communiqué publié ce 20 juillet, Rabat a «mis au défi les colporteurs d'allégations mensongères et infondées, dont Amnesty International et le consortium Forbidden Stories, ainsi que leurs soutiens et protégés, de fournir la moindre preuve tangible et matérielle, en appui à leurs récits surréalistes». «On s'aperçoit que les crédits sont très sélectifs, on voit des pays voisins qui ne font l'objet d'aucune critique, ni sur le front des droits, ni sur le front du développement économique», a souligné Christian Cambon. «Je pense que c'est une forme de jalousie à l'égard du Maroc et je trouve ça triste, parce que dans le monde difficile et compliqué dans lequel nous vivons (...) on voit des tentatives de déstabilisation partout», a-t-il pointé. Christian Cambon a ainsi décrié une «espèce d'hostilité» à l'égard du royaume, de la part de «certains intellectuels, qui prennent le Maroc comme cible de critiques», et a qualifié ce dénigrement de «déraisonnable», ainsi que «ne correspondant pas à la réalité». «Je pense que cela est parfaitement orchestré, ce qui me fait dire que si j'additionne les tensions avec l'Allemagne, avec l'Espagne, [et] maintenant cette affaire d'écoutes, les différents éléments laissent à croire que des gens agissent pour déstabiliser le pays», a-t-il accusé.