Le gouvernement fédéral nigérian s'apprête à construire le gazoduc reliant le Nigeria et le Maroc, a annoncé Yusuf Usman, Directeur Général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). Le projet de gazoduc géant qui doit relier le Maroc et le Nigeria par la façade atlantique verra bientôt le jour. L'exécutif nigérian a mis au point les plans de concrétisation de ce projet d'envergure, a précisé Usman dans une interview au quotidien Nigerian News Direct. Fin 2016, un accord de partenariat stratégique avait été signé entre le fonds souverain marocain Ithmar Capital (ex-FMDT) et la Nigeria Sovereign Investment Authority (NSIA). Un autre accord a été conclu entre la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC) et l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) marocain afin de lancer l'une étude de faisabilité du projet, laquelle a duré environ deux ans et s'est avérée concluante. Il a rappelé que la réalisation de ce grand projet a été concrétisée avec la signature d'un accord entre le Maroc et le Nigeria lors d'une cérémonie sous la présidence du roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari. Ce grand projet empruntera le tracé du gazoduc ouest-africain et bénéficiera à plusieurs pays du continent, a noté Usman. Certains de ces pays disposent de gisements de gaz dont la production sera injectée dans le pipeline, tandis que les autres pays non producteurs de gaz en tireront profit à des fins de développement, a-t-il expliqué. «S'ils ne peuvent pas payer le gaz, ils peuvent obtenir de l'électricité», a-t-il suggéré. Il s'agit d'une nouvelle vision de développement qui est nécessaire pour l'Afrique, a souligné le responsable nigérian. Interrogé sur le calendrier de réalisation du gazoduc, il a précisé que l'étude de faisabilité est achevée et la décision finale de financement est en cours de validation. Le Nigeria lancera dans la foulée le plan directeur de la décennie du gaz pour consolider la viabilité de ce grand projet, a-t-il ajouté. Lancé en 2016 à Abuja, ce projet d'envergure reliera les ressources gazières du Nigeria, celles de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et le Maroc et favorisera ainsi l'intégration économique régionale.