L'ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton a affirmé lors d'une visioconférence que la proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara, signée par Donald Trump, ne sera nullement contestée par le nouveau locataire à la Maison-Blanche, Joe Biden. L'ex-bouillant conseiller de Donald Trump aux fines lunettes et à l'épaisse moustache blanche, John Bolton, a affirmé que la nouvelle administration américaine «restera fidèle à la reconnaissance par Washington de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara», une prise de position tonitruante de la part de celui qui soutient mordicus les thèses séparatistes. S'exprimant lors d'une conférence virtuelle organisée récemment par le New York City Bar Association, M. Bolton a déclaré que si «la constitution donne à Biden le droit de revenir sur les décisions de son prédécesseur, il est peu probable que la nouvelle administration américaine opère un revirement sur cette annonce [ la reconnaissance par Washington de la souveraineté marocaine sur le Sahara.]» Le Maroc s'appuie sur la puissance de ses rapports avec les Etats-Unis pour promouvoir ses propres priorités en matière de politique étrangère, à savoir appuyer la reconnaissance de sa souveraineté sur le territoire du Sahara – reconnaissance à laquelle l'Algérie est fermement opposée. Le lobby algérien à Washington, qui a interprété cette disposition comme «[une consolidation] absolue [de] la politique américaine de soutien au plan marocain d'autonomie [au Sahara], a échoué à faire valoir ses vues antimarocaines malgré ses ressources considérables.» Alors que les soutiens pro-séparatistes s'estompent à Washington, dont l'ancien envoyé de l'ONU Christopher Ross, les partisans des positions marocaines prennent de l'ampleur. S'exprimant lors du même événement, le vice-conseiller américain à la sécurité nationale, Elliott Abrams a exhorté l'administration Biden à soutenir Rabat et a décrit le Polisario comme «un instrument utilisé par l'Algérie pour déstabiliser le Maroc et réaliser son programme hégémonique.» La proclamation du 11 décembre par le président sortant Donald Trump selon laquelle les Etats-Unis reconnaîtraient la souveraineté marocaine sur le Sahara a été un choc pour le camp séparatiste. En janvier, l'ancien conseiller à la sécurité nationale proche des néo-conservateurs et président du Gatestone Institute, a écrit dans le magazine américain bimestriel Foreign Policy que «la meilleure option pour le nouveau président des Etats-Unis serait d'annuler la décision de Trump reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara», tout en ajoutant : «il doit le faire immédiatement lors de sa prise de fonction, même si c'est difficile» L'ONU continue, pour sa part, de plaider, pour une solution politique. Des négociations sous son égide sont au point mort depuis le printemps 2019 après la démission de Horst Köhler, l'émissaire onusien et ex-président de la République fédérale d'Allemagne. Le Maroc a déployé le 13 novembre des troupes dans une zone tampon surveillée par les forces de l'ONU à l'extrême sud du territoire, pour chasser un groupe de séparatistes qui bloquait la seule route vers la Mauritanie. Les troupes marocaines sont depuis restées sur leur position pour sécuriser cet axe routier, essentiel pour le commerce vers l'Afrique de l'Ouest, notamment pour des marchandises en provenance des autres régions du Maroc. Pour rappel, Les Etats-Unis ont lancé le processus d'ouverture d'un consulat au Sahara, fin 2020, en présence des diplomates américains lors d'une cérémonie organisée dans la ville de Dakhla. Cette initiative inclut une enveloppe de trois milliards de dollars débloquée par la Banque américaine de développement (DFC) pour le «soutien financier et technique de projets d'investissements privés» au Maroc et en Afrique subsaharienne. S'y ajoutent quelques 818 millions d'euros de la DFC pour l'entrepreneuriat féminin dans la région.