Sitôt rentré d'un long séjour médical controversé en Allemagne, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a repris ses activités en consultant les partis politiques, y compris ceux de l'opposition, en vue d'élections anticipées selon certaines formations. Le président mal élu a reçu notamment les dirigeants du Mouvement de la société pour la paix (MSP, principal parti islamiste) et du Front des forces socialistes (FFS, doyen des partis de l'opposition). Ces consultations ont eu lieu dans un contexte de crispation du régime à l'approche du deuxième anniversaire du Hirak, mouvement de protestation populaire inédit déclenché le 22 février 2019 et qui a forcé l'ex-président Abdelaziz Bouteflika à la démission deux mois plus tard. Selon les informations rapportées, Tebboune envisage de dissoudre le Parlement et d'organiser des élections législatives anticipées. Cette information n'a pas été confirmée par des sources officielles. Un remaniement du gouvernement serait également à l'ordre du jour, selon des médias algériens. Dans un communiqué, le FFS a réclamé la libération des prisonniers d'opinion, l'ouverture du champ politique et médiatique et la levée de toutes les restrictions à l'exercice des libertés fondamentales, individuelles et collectives. Le FFS demande aussi l'arrêt du harcèlement des militants politiques, des associations et des syndicalistes. M. Tebboune, 75 ans, reste très déconsidéré sur le plan politique par un large pan de la rue algérienne. Il a regagné le pays la semaine dernière après avoir été hospitalisé pendant un mois en Allemagne, où il a été opéré du pied droit en raison de complications post-Covid.