Face aux problèmes d'approvisionnement en carburant, la France a commencé à puiser dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers, a indiqué mercredi Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). « Depuis deux jours, comme il y avait des problèmes de fonctionnement dans le raffinage, des blocages de dépôts, on a en collaboration avec les pouvoirs publics commencé à utiliser les stocks de réserve », a-t-il déclaré au micro de RMC alors que six des huit raffineries françaises sont au ralenti ou à l'arrêt. « Chaque jour, on ponctionne l'équivalent d'un jour de consommation », a-t-il ajouté. « Donc, au pire, si la situation restait très tendue, on ferait ça pendant trois mois ». Ce délestage se fait « complètement sous le contrôle de l'Etat » sur demande des opérateurs, a assuré le président de l'Ufip. « La situation est tendue », a reconnu M. Duseux en estimant que les consommateurs « contribuent un peu » au problème. « On remplit tous nos réservoirs par précaution, parce qu'on a peur, et la consommation est multipliée par trois, voire par cinq dans certaines zones », a-t-il expliqué. Or, « on n'est pas équipé pour ça » au niveau logistique. Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a réaffirmé mercredi matin que « l'Etat et le gouvernement feront ce qu'il faut pour libérer un certain nombre de ces raffineries ou de ces stocks et pour assurer l'approvisionnement pour les Français ». L'hypothèse d'une réquisition d'employés dans les raffineries en grève n'a toutefois « pas été évoqué(e) », a-t-il indiqué sur France Info. Les forces de l'ordre ont en revanche mené plusieurs opérations pour disperser des manifestants bloquant des dépôts de carburant, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) mardi et à Douchy-les-Mines (Nord) mercredi notamment.