Les professionnels évaluent de 10 à 20 jours les stocks de carburants disponibles . Sept des 31 dépôts de Total étaient bloqués par la grève vendredi Après l'annonce d'une grève illimitée des salariés des six raffineries françaises de Total, la ministre de l'économie française, Christine Lagarde, s'est montrée rassurante. «Il n'y a pas de risque de pénurie de carburant à court terme», a-t-elle assuré. «Du moins pour ce week-end», ajoute-t-on à la direction française de l'Energie. Total rassure La fédération professionnelle évalue à de 10 à 20 jours la durée de consommation correspondant aux stocks de carburant actuellement disponibles. La région Rhône-Alpes pourrait être menacée à plus bref délai. Total assure qu'il n'y aura pas d'autres fermetures que Dunkerque. L'Union française des industries pétrolières (Ufip) se montre cependant plus optimiste. «Les raffineries n'approvisionnent pas directement les stations-service. Elles approvisionnent des dépôts, qui livrent eux-mêmes des stations-service», déclare-t-on. Sept des 31 dépôts de Total étaient bloqués par la grève vendredi, affirme la direction du groupe tricolore. Par ailleurs, 160 dépôts français, qui continuent à être alimentés par les autres raffineries, jouent dès lors un rôle d'amortisseurs. En revanche, la fédération n'exclut pas des tensions plus localisées. Total étant le seul raffineur de l'Ouest de la France ou de la région lyonnaise, ces zones pourraient s'avérer plus vulnérables. «Si la grève continue, il y aura des tensions dans la région Rhône-Alpes dans les prochains jours», a déclaré le directeur de la raffinerie Total de Feysin, Jean-Pierre Poncin. Risques de rupture d'approvisionnement La France dispose de 17,4 millions de tonnes de pétrole brut et de produits pétroliers dans ses stocks stratégiques, représentant 98,5 jours de consommation. En cas de situation extrême, le gouvernement peut décider d'y recourir. «Cela serait quelque chose d'exceptionnel», souligne Jean-Marc Tennesson, délégué général du Comité français des stocks stratégiques pétroliers.Il précise cependant que «les stocks stratégiques sont constitués pour faire face à un évènement international majeur qui trouble l'approvisionnement de la France, pas à une tension sociale».La direction de Total a de son côté affirmé avoir pris acte «du durcissement du mouvement» et affirmait également jeudi «qu'à ce stade, il n'y a pas de signes de rupture d'approvisionnement». Le pétrolier, qui alimente quelque 4.900 stations sur l'ensemble du territoire, affirme que malgré le blocage des raffineries, il dispose de stocks suffisants pour alimenter les points de vente. «Nous faisons le point au fur et à mesure que la situation évolue».