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Reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc : «Joe Biden ne changera rien. Il ne changera rien d'abord parce que c'est difficile de le faire, d'autre part parce qu'il n'a pas très envie de le faire»
Enseignante à Paris I (Master relations internationales), spécialiste du Maghreb et des questions méditerranéennes, la politologue tunisienne Khadija Mohsen-Finan a déclaré dans un entretien à TV5 Monde que le successeur de Donald Trump ne compte pas faire marche arrière et capitalisera sur la reconnaissance américaine de la souveraineté de Rabat sur le Sahara. Un autre aveu qui conforte l'activisme diplomatique marocain, qui tend désormais à enrôler un maximum de pays européens dans cette décision. Joe Biden, le président américain, ne s'est pas encore prononcé sur le dossier du Sahara, mais tout indique que l'assentiment de son cabinet concernant cette annonce est entier. «Chaque administration dispose de la prérogative de décider de sa politique étrangère», a rappelé récemment David Schenker, ancien secrétaire d'État américain adjoint pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, lors de sa dernière visite à Alger, début janvier. Interrogée par TV5 Monde, Khadija Mohsen-Finan, politologue et spécialiste du Maghreb et des questions méditerranéennes, a déclaré que le soutien américain à l'intégrité territoriale du Maroc est invincible. Sur la question si le président Biden peut changer quelque chose à la décision de Trump, elle a répondu : «Non. Je pense que ça ne changera rien. Il ne changera rien d'abord parce que c'est difficile de le faire, d'autre part parce qu'il n'a pas très envie de le faire et de se brouiller avec le Maroc», un aveu venant d'une chercheuse dont les multiples travaux sont souvent décrits comme «complaisants» envers les thèses séparatistes. La spécialiste estime aussi que «l'exécutif [algérien] est très affaibli», que sa dernière opération militaire était pour faire parade seulement. «La résolution de ce conflit est aujourd'hui un dossier confié aux Nations Unies» estime-t-elle, ajoutant que «l'Algérie est repliée sur ses propres problèmes» pour pouvoir peser sur le devenir de cette question. Khadija Mohsen-Finan a indiqué aussi que le Maroc «est en train de convaincre des pays européens pour qu'ils rejoignent la décision de Donald Trump, notamment l'Espagne.» Le Polisario, lui, recourt à la propagande après ses derniers revers. Les troupes marocaines, déployées dans la zone démilitarisée de Guerguerat; et sous les regards de la force d'interposition de l'ONU, continuent de sécuriser le trafic routier sur cet axe commercial menant vers l'Afrique de l'Ouest.