Plusieurs villes des Pays-Bas étaient le théâtre d'émeutes lundi soir, pour la deuxième nuit consécutive, après l'imposition ce week-end d'un couvre-feu afin de lutter contre la pandémie. Le maire de la ville a donné feu vert à la police pour interpeller les fauteurs de troubles. Des affrontements ont opposé la police antiémeute à des groupes de protestataires à Amsterdam ainsi que dans la ville portuaire de Rotterdam, où des vitrines de magasins ont été brisées et leurs marchandises pillées. Amersfoort (est), la petite ville de Geleen (Sud), près de Maastricht, La Haye ou encore Den Bosch ont aussi été secouées par des émeutes, ont rapporté la police et des médias. Plus de 70 personnes avaient été arrêtées à 17 h, selon la télévision publique néerlandaise NOS. «Une confrontation est en cours entre la police antiémeute et des jeunes qui leur lancent des feux d'artifice», avait indiqué un peu plus tôt dans un tweet la police de Geleen. À Rotterdam, la police a fait usage d'un canon à eau après un affrontement avec les protestataires, a rapporté la chaîne de télévision NOS. Le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, a pris un décret autorisant la police à multiplier les arrestations. «Des arrestations ont eu lieu», a indiqué la mairie de Rotterdam dans un tweet. «Il est instamment demandé de quitter les lieux». Des images sur les réseaux sociaux montraient des émeutiers pillant un magasin à Den Bosch ou encore un photographe de presse frappé derrière la tête à Haarlem, après avoir été chassé par une foule en colère. Lundi soir, les maires de plusieurs villes du pays ont annoncé qu'ils allaient instaurer des mesures d'urgence pour tenter d'empêcher de nouveaux troubles. Plus tôt dans la journée, le premier ministre Mark Rutte a condamné «la violence criminelle» des premières émeutes, qui ont eu lieu dimanche, estimant qu'il s'agissait «des pires émeutes en quarante ans». La police avait arrêté dimanche 250 personnes lors des manifestations à Amsterdam, Eindhoven et d'autres villes, ont indiqué les médias locaux. Des magasins avaient été pillés, des voitures brûlées ou encore un centre de test de la Covid-19 incendié. «Cela n'a rien à voir avec la lutte pour la liberté. Nous ne prenons pas toutes ces mesures pour rire. Nous le faisons, car nous combattons le virus et que c'est pour l'instant le virus qui nous prend notre liberté», a ajouté le premier ministre, jugeant que «99 %» des Néerlandais soutiennent les restrictions. Les Pays-Bas ont entamé samedi leur premier couvre-feu depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est interdit de sortir de chez soi entre 21 h et 4 h 30, et ce au moins jusqu'au 9 février. Tout contrevenant encourt une amende de 95 euros. Le premier ministre avait déclaré mercredi que la décision d'instaurer un couvre-feu avait été confortée par la propagation du variant britannique du coronavirus.