Le président algérien Abdelmadjid Tebboune est rentré en Allemagne pour être soigné à l'hôpital pour de complications résultant d'une infection à coronavirus, selon la présidence. Le séjour initial de Tebboune en Allemagne avait rappelé à de nombreux Algériens les fréquentes hospitalisations de son prédécesseur Bouteflika à l'étranger. Alors qu'il a a été vu portant une attelle sur son pied droit, les interrogations sur son état son santé et sur l'avenir du pays s'accentuent. Le président algérien Abdelmajid Tebboune s'est de nouveau rendu en Allemagne pour un traitement médical, ce qui a déclenché des spéculations sur son état de santé, l'étendue de sa capacité à exercer ses fonctions, l'avenir de la présidence et les conséquences que son absence aura sur le fonctionnement d'autres institutions de l'État, en particulier avec l'incertitude entourant l'avenir du gouvernement du Premier ministre Abdelaziz Djerad. Dans une déclaration de départ à l'aéroport militaire de Boufarik près de la capitale, Abdelmadjid Tebboune a déclaré qu'il rentrerait en Allemagne afin de terminer son traitement médical, conformément aux recommandations de l'équipe médicale en raison d'une lésion à la jambe «qui pourrait nécessiter une intervention chirurgicale». «J'ignore le temps que nécessitera le traitement», a-t-il dit à ses interlocuteurs, exprimant l'espoir de «revenir bientôt au pays». Alors que la vidéo enregistrée de Tebboune, publiée à la mi-décembre sur son compte Twitter, montrait qu'il aurait pu subir un accident vasculaire cérébral, le bureau des médias présidentiel a insisté sur le fait que sa maladie découlait d'une infection à coronavirus. Cette version se reflète dans les messages diplomatiques reçus par Tebboune d'un certain nombre de dirigeants et de monarques étrangers. Selon des fuites largement diffusées, l'équipe médicale allemande qui accompagnait le président algérien à son retour en Algérie a quitté le pays pour Berlin deux jours avant le transfert de Tebboune. La décision de du nouveau départ du président algérien a été prise « en consultation» avec les responsables du dossier de santé du président à l'hôpital de Cologne. Lors de son arrivée à l'aéroport militaire de Boufarik à la fin du mois dernier, Tebboune est apparu avec un plâtre à la jambe, soulevant des doutes sur la nature exacte de son état de santé, notamment en raison des informations au compte-gouttes fournies par le bureau des médias du président. Tebboune était absent du pays depuis deux mois, passés dans un hôpital allemand de Cologne. Son état de santé a rappelé l'état de l'ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika, qui a passé six ans (2013-2019) à gérer les affaires du pays dans des circonstances mystérieuses après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral. Les autorités algériennes semblent désormais avoir du mal à expliquer la longue absence de Tebboune au public. Les observateurs n'excluent pas que le retour de Tebboune en Algérie le mois dernier a été organisé afin de respecter un délai présidentiel pour remplir les obligations constitutionnelles de ratifier la loi de finances générale et la nouvelle constitution contestée. La Loi fondamentale du pays exige que le budget soit ratifié avant la fin décembre et 50 jours après le référendum populaire sur la constitution. Le président Tebboune n'a exercé aucune activité officielle, à l'exception de la ratification de la loi de finances générale, du nouveau texte constitutionnel et de la loi électorale, qui devraient être promulgués en prévision de la dissolution des organes parlementaires et municipaux avant les élections législatives et locales anticipées. Même le programme de l'entourage de Tebboune n'a pas eu lieu, à l'exception du licenciement de certaines personnalités militaires, notamment au sein du Commandement de l'armée de l'air et de la Direction des renseignements étrangers. En raison de la nature du système politique algérien, qui concentre le pouvoir avec la présidence, les institutions officielles du pays ont été largement paralysées pendant l'absence de Tebboune. Les analystes n'excluent pas que des troubles civils pourraient réapparaître si l'absence du président dure longtemps, ce qui aggrave les problèmes de l'Algérie alors qu'elle fait face à une crise aux multiples facettes.