Une attaque attribuée au groupe djihadiste Boko Haram a fait au moins 27 morts dans la nuit de samedi à dimanche dans le Sud-Est du Niger, près de la frontière nigériane. Ce massacre est survenu le jour des élections municipales et régionales dans le pays. Au moins 27 personnes ont été tuées dans la nuit de samedi 12 décembre à dimanche 13 décembre dans une attaque du groupe djihadiste Boko Haram dans la région de Diffa, dans le Sud-Est du Niger, proche du Nigeria, selon un responsable local. « Il y a officiellement eu 27 morts, des blessés et quelques disparus dans cette attaque qui est l'œuvre de Boko Haram », a affirmé un responsable du département de Bosso dont relève la commune de Toumour où s'est déroulée l'attaque. Des témoins et élus locaux ont confirmé l'attaque, sans donner de bilan. Elle survient le jour des élections municipales et régionales dans le pays. « Certains victimes ont été tuées ou blessés par balles d'autres calcinées à l'intérieur des cases totalement consumées par les flammes d'un énorme incendie provoqué par les assaillants », a noté ce responsable. « Entre 800 et 1 000 maisons ont été incendiées, le marché central a été également incendie », ainsi que de nombreux véhicules, a-t-il déploré. « Les assaillants dont le nombre est estimé à près de 70 sont arrivés à Toumour vers 18h45 locales à pied, après avoir traversé à la nage (les eaux du lac Tchad) et ont sévi pendant trois heures », a raconté ce responsable, qui a requis l'anonymat. Une « attaque d'une barbarie inouïe » « Ils ont d'abord attaqué la résidence du chef traditionnel qui a pu leur échapper in extremis », a-t-il relevé. « C'était une attaque d'une barbarie inouïe. Près de 60% du village a été détruit », a commenté un élu local, également sous couvert de l'anonymat. Le groupe djihadiste Boko Haram, né au Nigeria en 2009, a établi des bases sur certains des multiples îlots parsemant le lac Tchad, une vaste étendue marécageuse à la frontière entre le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun. Depuis 2016, le groupe Boko Haram s'est divisé en deux factions : celle d'Abubakar Shekau, le chef historique du groupe, et l'État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), affilié à l'EI – notamment installé autour du lac Tchad. Les autorités nigériennes ne font pas la différence entre les membres de Boko Haram et de l'Iswap, qualifiant tous ces combattants jihadistes comme des éléments de Boko Haram. La région de Diffa abrite selon l'ONU 300 000 réfugiés nigérians et déplacés nigériens, fuyant depuis 2015 les exactions des jihadistes. Diffa, la capitale régionale de 200 000 habitants située à la frontière avec le Nigeria, a été attaquée à quatre reprises en mai, et au moins 12 soldats nigériens ont alors été tués dans l'attaque du poste de Blabrine, au nord-est de Diffa.