Les déclarations du conseiller à la sécurité nationale, Robert O'Brien, vont à l'encontre de celles de Donald Trump, alors que le prochain locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, doit être investi le 20 janvier. En parallèle à l'annonce définitive des résultats de l'élection présidentielle du 3 novembre, c'est le sujet qui cristallise toute l'attention aux Etats-Unis : comment se passera le passage de témoin entre un Donald Trump toujours réticent à admettre sa défaite, et Joe Biden, nouvellement élu et dont l'investiture est prévue le 20 janvier ? Le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis a semblé, lundi 16 novembre, déminer le terrain en promettant une transition en douceur vers l'administration Biden. Robert O'Brien, a déclaré, lors d'une conférence virtuelle du Global Security Forum, que le pays avait eu «des transitions pacifiques et réussies même dans les périodes les plus litigieuses», et a montré des signes positifs quand à l'investiture de Joe Biden : «S'il est déterminé que le ticket Biden-Harris est le gagnant, et évidemment il semble que ce soit le cas maintenant, nous aurons une transition très professionnelle de la part du conseil à la sécurité nationale, cela ne fait pas de doute.» En décalage avec le président Trump, M. O'Brien a aussi affirmé que Joe Biden et sa colistière, Kamala Harris, avaient «des gens très professionnels» dans leur équipe, capables de reprendre les rênes. «Ils méritent d'avoir un peu de temps pour arriver et mettre en œuvre leurs politiques», a-t-il ajouté. M. O'Brien, avocat républicain de longue date, a aussi semblé reconnaître les résultats de l'élection en évoquant les efforts en vue de libérer Austin Tice, journaliste américain porté disparu en Syrie. «Nous faisons tout notre possible pour récupérer Austin, a-t-il dit. Le président voudrait le voir de retour avant de quitter son poste.» La mise en garde de Biden En refusant de reconnaître sa défaite électorale, Donald Trump suscite des inquiétudes et rompt avec la tradition selon laquelle le président élu est amené à être inclus, au moins en tant qu'observateur, dans les grandes décisions de la période de transition à la Maison Blanche. L'agence qui gère la bureaucratie fédérale – la General Services Administration – refuse de certifier sa victoire, ce qui prive Joe Biden d'informations classées secret-défense et de moyens pour préparer le passage de témoin. Le nouveau président élu a ainsi mis en garde, lundi, contre un risque de morts supplémentaires de la Covid-19 si Donald Trump et son gouvernement refusaient de se coordonner avec l'équipe démocrate appelée à assurer la transition. Sans concertation entre les deux équipes, «il se peut que plus de personnes meurent», a averti M. Biden, en citant notamment l'urgence de préparer la distribution des vaccins dès qu'ils seront disponibles. «S'il nous faut attendre jusqu'au 20 janvier pour commencer à planifier, cela nous fait prendre un retard d'un mois, un mois et demi», a assuré M. Biden, qui s'exprimait depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware. «Et il est tellement crucial que cette coordination commence maintenant... Maintenant ou aussi vite que possible», a-t-il insisté.