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L'obstination de Donald Trump à reconnaître sa défaite est «source d'embarras», clame Joe Biden
Publié dans Barlamane le 10 - 11 - 2020

Une semaine après la présidentielle du 3 novembre, Donald Trump et son équipe continuent de crier victoire, freinant la période de transition de Joe Biden, qui essaie malgré tout d'aller de l'avant.
Le refus de Donald Trump de concéder sa défaite est «source d'embarras», mais n'aura «pas beaucoup d'impact» sur la transition du pouvoir, a déclaré, mardi 10 novembre, le président élu américain, Joe Biden, depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware.
«Je pense que c'est une source d'embarras, honnêtement, a répondu le démocrate à un journaliste qui l'interrogeait sur l'attitude du milliardaire républicain. Je crois que cela ne servira pas l'héritage du président.» Mais «le fait qu'ils [les républicains] ne veuillent pas reconnaître, à ce stade, que nous avons gagné n'a pas beaucoup d'impact sur notre programme» de transition, a-t-il estimé.
Une semaine après la présidentielle du 3 novembre, Donald Trump et son équipe continuent, en effet, de crier victoire, freinant la période de transition de Joe Biden, qui essaie, malgré tout, d'aller de l'avant. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a appuyé mardi la position de Donald Trump en refusant, lui aussi, de reconnaître la victoire de M. Biden et en promettant une «transition en douceur» vers un «second» mandat du républicain. «Nous allons compter toutes les voix», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse, assurant que les dirigeants à travers le monde étaient conscients qu'il s'agissait d'un «processus légal» qui «prend du temps».
«Monsieur le président, j'ai hâte de vous parler»
Après avoir enchaîné les meetings dans la dernière ligne droite de la campagne, Donald Trump se fait aujourd'hui inhabituellement discret : comme, depuis plusieurs jours, aucun événement public ne figure mardi à son agenda. Le milliardaire républicain s'en remet à son canal de communication favori, Twitter, pour occuper l'espace et relayer ses accusations de fraude électorale, souvent épinglées par le réseau, faute d'éléments concrets pour les étayer.
«Nous allons gagner !», a-t-il promis mardi matin, en lettres capitales, comme pour mieux se convaincre que les efforts juridiques engagés par son équipe pour contester les résultats dans les Etats-clés avaient une chance d'aboutir. «Nous avançons à grands pas. Les résultats commenceront à tomber la semaine prochaine», a-t-il encore écrit, alors que le ministre de la justice a donné son feu vert à l'ouverture d'enquêtes sur d'éventuelles irrégularités lors du scrutin.
Donald Trump, relativement isolé au sein de son parti, s'était déjà contenté de tweeter lundi pour annoncer sans ménagement le limogeage de son ministre de la défense, Mark Esper, ou s'interroger sur le timing de l'annonce par le laboratoire Pfizer, après la présidentielle, d'un vaccin-candidat efficace contre le Covid-19.
A une journaliste qui lui demandait ce qu'il dirait à M. Trump si ce dernier était en train de regarder sa conférence de presse, M. Biden a répondu mardi, en fixant la caméra et avec un sourire : «Monsieur le président, j'ai hâte de vous parler.»
Joe Biden n'a pas attendu pour se mettre au travail que le processus de transition soit officiellement enclenché par l'administration Trump. Comme dans une réalité parallèle, sans jamais mentionner, ou presque, le milliardaire et ses recours judiciaires, le président élu a commencé à préparer sa prise de fonctions.
Le démocrate, qui fêtera dans dix jours ses 78 ans, a d'abord dressé lundi les contours de son plan de lutte contre la pandémie de Covid-19, sa priorité, le jour où les Etats-Unis ont franchi le seuil des 10 millions de cas recensés de contamination. «Kamala Harris [sa future vice-présidente] et moi ne perdons aucun temps. Nous sommes prêts à mettre le Covid-19 sous contrôle», a-t-il tweeté mardi après avoir imploré la veille les Américains de porter un masque.
Le président élu a également entamé ses entretiens avec les dirigeants étrangers lundi avec un appel du premier ministre canadien, Justin Trudeau. Il s'est également entretenu mardi avec le premier ministre britannique, Boris Johnson, qui s'est dit impatient de «renforcer le partenariat» entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et avec le chef du gouvernement irlandais, Micheal Martin. «Je leur ai dit que l'Amérique était de retour» ; «ce n'est plus l'Amérique seule», a-t-il déclaré lors de son point de presse mardi, se disant «confiant» dans sa capacité à restaurer «le respect» international pour son pays.
Lors de son premier échange téléphonique avec Emmanuel Macron, Joe Biden a affirmé qu'il souhaitait «redynamiser les relations bilatérales et transatlantiques, notamment à travers l'OTAN et l'Union européenne», souvent malmenées par Donald Trump. Les deux dirigeants ont également évoqué leur future coopération sur la lutte contre la pandémie de Covid-19 et «la menace du changement climatique», ainsi que sur «la sécurité et le développement en Afrique», selon un communiqué publié par l'équipe de transition du démocrate.


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