Saad Hariri, ex-Premier ministre libanais poussé à la démission à l'automne 2019, s'est déclaré candidat, jeudi, à la formation d'un gouvernement dont la mission sera d'endiguer l'écroulement économique du pays après l'énorme explosion qui a détruit le port de Beyrouth. Au Liban, l'ancien Premier ministre Saad Hariri a annoncé jeudi 8 octobre qu'il était candidat pour diriger un nouveau gouvernement. « Je suis clairement candidat », a déclaré Saad Hariri lors d'une interview accordé à la télévision libanaise MTV, « je ne fermerai pas la porte au seul espoir qu'il reste pour le Liban de se redresser ». Le président français, Emmanuel Macron, avait appelé le mois dernier la classe politique libanaise a mettre rapidement en place un nouveau gouvernement, mais jusqu'ici les efforts entrepris n'ont pas abouti. Le pays est confronté à sa pire crise économique depuis des décennies et ne s'est pas encore remis de l'impressionnante explosion qui a dévasté le port de Beyrouth le 4 août dernier, entraînant la mort de plus de 200 personnes, des milliers de blessés et d'énormes dégâts dans la capitale. Le président Michel Aoun doit consulter le Parlement dans une semaine avant de nommer le nouveau chef du gouvernement. Saad Hariri s'est de son côté dit prêt à entamer les discussions avec les différentes formations politiques dès la semaine prochaine, « si toutes sont toujours d'accord sur le programme » discuté avec Emmanuel Macron. Mettre de côté les différends L'ancien Premier ministre avait été poussé à la démission à l'automne 2019 par d'importantes manifestations réclamant un profond renouvellement de la classe politique nationale, accusée d'être incompétente et corrompue. Le gouvernement qui avait pris la suite, dirigé par Hassan Diab, avait démissionné après l'explosion. Son successeur, Moustapha Adib, a également renoncé le mois dernier, quelques semaines seulement après sa désignation, confronté aux blocages des deux principaux partis chiites, le Hezbollah et Amal, dans ses tentatives de formation d'un nouveau gouvernement. Dans le Liban multi-confessionnel à l'équilibre politique délicat, la formation d'un nouveau gouvernement peut prendre plusieurs mois de négociations. Mais selon Saad Hariri, l'ensemble de la classe politique s'est entendue avec Emmanuel Macron, qui s'est rendu à deux reprises à Beyrouth depuis l'explosion, afin de mettre de côtés leurs différends durant six mois et sauver le pays d'une catastrophe. « Chacun peut créer des problèmes lors de la formation du gouvernement, mais si les partis veulent réellement stopper l'effondrement et reconstruire Beyrouth, ils doivent suivre l'initiative française », a estimé Saad Hariri.