Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé, mardi, soutenir l'initiative de Paris réclamant la formation d'un gouvernement au Liban dans les plus brefs délais mais a toutefois réclamé une « révision » du ton et du mode opératoire. L'aide d'accord, les accusations, non. Deux jours après le discours incendiaire d'Emmanuel Macron, qui a accusé l'ensemble de la classe libanaise de « trahison collective », le chef du Hezbollah, le puissant parti chiite libanais, a vivement réagi, mardi 29 septembre. Si Hassan Nasrallah a salué l'initiative de la France, il a souligné que cela n'autorisait pas le président français à se comporter en chef d'Etat du Liban. « Nous saluons toujours l'initiative française (...) mais les intimidations du mois dernier ne doivent pas se poursuivre », a déclaré M. Nasrallah dans un discours télévisé. « Nous n'acceptons pas votre accusation de trahison (...) Nous rejetons et condamnons ce comportement condescendant », a-t-il ajouté. Le mouvement Amal également « surpris » Plus tôt dans la journée, c'est le mouvement Amal qui avaient réagi aux déclarations d'Emmanuel Macron, ce dernier ayant en partie imputé au tandem chiite la démission du Premier ministre désigné Moustapha Adib. « Le mouvement, tout en respectant le rôle joué par le président français Macron, est surpris par les propos qu'il a tenus, notamment au sujet des accusations et de la responsabilité particulière » qu'il lui a imputée, ainsi qu'au Hezbollah, dit-il dans un communiqué. Le tandem chiite composé du Hezbollah et du mouvement Amal a en effet bloqué la formation d'un nouveau gouvernement au Liban, de par leur exigence à voir le poste de ministre des Finances être attribué à une personne issue de leur communauté. Macron avait appelé le Hezbollah à une « clarification » Le président français, fortement impliqué dans la crise libanaise, a dénoncé dimanche, lors d'une conférence de presse, une « trahison collective » de la classe politique libanaise, incapable de s'entendre sur un « gouvernement de mission » alors, a-t-il dit, qu'elle s'y était engagée début septembre. Il a également appelé le Hezbollah à une « clarification ». « Le Hezbollah ne peut en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie et un parti respectable au Liban », a-t-il dit.