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Le président du Sénat colombien navigue à contre-courant de la politique de son pays à l'égard du Sahara
Publié dans Barlamane le 18 - 04 - 2016

En organisant le 30 mars dernier un séminaire sous le thème « Sahara Occidental, la dernière colonie en Afrique », le président du Sénat colombien Luis Fernando Velasco semble naviguer à contre-courant de la politique de « neutralité » adoptée par son gouvernement à l'égard de la question du Sahara.
Si les gouvernements des deux pays ont opté pour un renforcement des relations qui s'est traduit par l'échange d'ambassadeurs, et de visites de hauts responsables, l'initiative du président du Sénat d'organiser ce séminaire en présence de deux représentants du « Polisario » Suelma Beiruk, « vice-présidente du parlement Panafricain » et Omar Mansour, « ministre chargé des relations avec l'Amérique Latine », a de quoi susciter des interrogations.
Même si ces deux séparatistes n'ont pas eu droit aux honneurs d'usage, il n'en demeure pas moins que leur présence au sein du Congrès a beaucoup « irrité » le Maroc, avait souligné le 31 mars dernier l'hebdomadaire colombien « Semana ». Celui-ci a donné la parole à l'ambassadeur Noureddine Khalifa qui a qualifié cette initiative de « gifle » aux relations bilatérales entre les deux pays que « nous nous efforçons de renforcer depuis 1985 ».
Le diplomate marocain qui s'est confié à cette publication, dit avoir expliqué au président du Congrès Luis Fernando Velasco qu'il n'était pas en train de recevoir des représentants d'un Etat ou d'une nation reconnue mais, plutôt des séparatistes financés par l'Algérie.
Pour sa part, le président du Sénat dont le pays est lui aussi confronté depuis prés de six décennies au conflit avec les guérillas des FARC et de l'ELN, a défendu son initiative rappelant que son pays avait reconnu la prétendue « RASD » en l'an 2000 même si, a-t-il précisé, le gouvernement du président de l'époque, Andrés Pastrana avait décidé de geler cette reconnaissance.
Selon lui, le parlement a le loisir d'examiner, non seulement les questions à caractère national, mais également international qu'il estime pertinentes.
« J'ai beaucoup de respect pour la monarchie du Maroc, mais ni le Roi lui-même, ni l'ambassadeur ne vont dicter au Congrès le thème à discuter », avait déclaré à Semana le président du Sénat dont les propos semblent peut être avoir échappé à notre diplomatie et à nos élus qui, jusqu'à preuve du contraire, n'ont pas encore réagi.


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