Le président a annoncé l'envoi de renforts policiers et de soldats de la garde nationale contre les «pillages» à Kenosha, où deux hommes sont morts lors de manifestations exigeant que justice soit faite pour Jacob Blake. Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi 26 août l'envoi de renforts policiers et de soldats de la garde nationale contre ce qu'il qualifie de «pillages» à Kenosha (Wisconsin). Deux hommes sont morts mardi lors de manifestations exigeant que justice soit faite pour Jacob Blake, un Américain noir de 29 ans grièvement blessé dimanche lors de son interpellation par la police. «Nous ne tolérerons pas les pillages, les incendies criminels, la violence et l'anarchie dans les rues américaines», a réagi le président sur Twitter alors que des centaines de personnes manifestaient leur colère pour la troisième nuit d'affilée à Kenosha. Donald Trump a fait savoir que le gouverneur démocrate de l'Etat du Wisconsin, Tony Evers, avait accepté l'envoi dès mercredi de renforts fédéraux dans la ville de 170 000 habitants, située au bord du lac Michigan. La fusillade est intervenue lors d'affrontements entre les manifestants, qui protestaient contre les violences policières, et des contre-manifestants, armés et organisés en quasi-milice, qui entendaient protéger la ville de destructions. Un jeune homme apparaît très clairement sur une vidéo : poursuivi, il tombe à terre avec son fusil d'assaut et n'hésite pas à tirer directement à plusieurs reprises sur ses opposants, atteignant l'un à la tête, le second à la poitrine. Selon le New York Times, la police cherchait à savoir si la fusillade de mardi soir « découle d'un conflit entre des milices autoproclamées qui gardaient une station-service et des manifestants ». Des affrontements entre groupes de manifestants et des policiers avaient éclaté plus tôt, les premiers tirant des feux d'artifice sur les seconds, qui ont riposté avec des balles en caoutchouc. L'une des vidéos montre un homme assis sur le sol, saignant abondamment d'une blessure au bras, alors que des véhicules des forces de l'ordre s'approchent de lui en demandant aux autres personnes présentes de « reculer ». Les policiers aident l'homme blessé à se remettre debout. La famille demande justice Mardi 25 août, la famille de Jacob Blake a demandé justice, devant la presse et le pays. « Mon fils se bat pour sa vie », a commencé la mère de Jacob Blake, Julia Jackson, avant d'appeler au calme. Comme pour George Floyd, mort en mai sous le genou d'un policier à Minneapolis (Minnesota), la tentative d'interpellation de Jacob Blake a été filmée par un témoin. Les images montrent le jeune Afro-Américain suivi par deux policiers ayant dégainé leurs armes alors qu'il contourne une voiture. Un agent attrape son débardeur blanc au moment où il ouvre la portière et tente de s'installer sur le siège conducteur. Le policier fait alors feu – l'enregistrement laisse entendre sept tirs –, atteignant ce père de famille de plusieurs balles dans le dos. Des rassemblements dans plusieurs villes américaines La famille de Jacob Blake va porter plainte au civil, a-t-il annoncé. L'une des sœurs de Jacob Blake, Letetra Widman, a aussi réagi au drame, s'exprimant avec force, soucieuse de faire passer un message politique allant bien au-delà du cas tragique de son frère : «Des gens m'ont contactée pour me dire combien ils étaient désolés que cela arrive à ma famille. Mais ce genre de choses arrive à ma famille depuis très longtemps.» «Problème national» Les avocats ont, par ailleurs, annoncé qu'ils se rendraient à Washington vendredi pour rejoindre la vaste marche contre les violences policières organisée le jour de l'anniversaire du célèbre discours de Martin Luther King, I have a dream (J'ai un rêve). « La brutalité policière n'est pas un problème local, c'est un problème national », a plaidé un autre avocat de la famille, Avery Lamar. Trump avait exhorté mardi soir sur Twitter le gouverneur à faire appel à la garde nationale. «Elle est prête, volontaire et plus que capable. Réglez RAPIDEMENT le problème !», a écrit le milliardaire républicain, qui a fait de «la loi et l'ordre» l'un des thèmes de sa campagne de réélection pour l'élection présidentielle du 3 novembre.