La révision des listes électorales porte le nombre total d'inscrits à 7,5 millions, pour une population de 25 millions d'habitants. Plus de 900.000 nouveaux électeurs se sont inscrits sur les listes électorales en Côte d'Ivoire cette année, portant leur nombre total à 7,5 millions avant l'élection présidentielle d'octobre, a annoncé le président de la Commission électorale indépendante (CEI), mardi 4 août. «Après le traitement des données» de l'opération de révision des listes menée du 10 juin au 5 juillet, «le nombre de nouveaux électeurs inscrits s'élève à 904.956», a déclaré Ibrahime Coulibaly-Kuibiert lors d'une conférence de presse. Il a relevé un «bond quantitatif» dans cette révision, celle de 2018 n'ayant en effet permis d'enrôler que 277 000 nouveaux électeurs. En 2019, il n'y avait pas eu de révision, bien qu'elle doive être menée chaque année selon la loi, a-t-il précisé. Les chiffres pour 2020 sont quasi définitifs mais peuvent encore évoluer légèrement à l'issue de la période de contentieux, qui permet aux électeurs de contester une inscription ou une absence d'inscription, a précisé M. Coulibaly-Kuibiert. Avant la révision, la CEI avait estimé que 5 millions d'Ivoiriens n'étaient pas inscrits, tout en relevant que seulement 250 000 personnes en moyenne s'enregistraient lors de chaque révision annuelle. La Côte d'Ivoire compte 25 millions d'habitants, avec une population très jeune et plusieurs millions de résidents étrangers. Il n'existe pas de statistiques récentes et fiables sur le nombre exact d'Ivoiriens majeurs. A propos de la polémique lancée par des partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo qui protestent contre son absence, selon eux, des listes électorales, M. Coulibaly-Kuibiert a expliqué que toute personne condamnée pour un délit ou un crime à une privation de ses droits civiques était rayée des listes lors de la révision. En novembre 2019, la justice ivoirienne a condamné en appel par contumace M. Gbagbo à vingt ans de prison pour le «braquage» de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Dix ans après cette crise qui avait fait quelque 3.000 morts, la présidentielle du 31 octobre, qui va coûter 65 milliards de francs CFA (environ 100 millions d'euros) selon la CEI, s'annonce tendue. Les scrutins municipaux et régionaux de 2018 avaient été marqués par des violences et des fraudes.