Le gouvernement italien a fait état mercredi d'une hausse des débarquements sur les côtes ces derniers jours, notamment sur l'île touristique de Lampedusa. La crise sanitaire et économique liée au nouveau coronavirus «engendre un flux exceptionnel de migrants économiques», a estimé mercredi le ministère italien de l'Intérieur dans un communiqué. Nombre d'entre eux débarquent sur l'île touristique de Lampedusa, sous les yeux des baigneurs en vacances. «Les débarquements autonomes sur les côtes italiennes se sont plus que multipliés en très peu de temps», note le ministère, en faisant référence aux petits bateaux qui traversent la Méditerranée depuis les côtes d'Afrique du Nord sans être interceptés. Près de la moitié des quelque 11.000 migrants qui ont débarqué en Italie la semaine dernière étaient partis de Tunisie, et la plupart d'entre eux étaient des citoyens tunisiens, selon les chiffres officiels. Les autres avaient embarqué, dans leur majorité, de Libye. «L'UE doit se saisir de cette question immédiatement» et opérer une répartition des nouveaux arrivants, «en particulier durant cette phase de risque sanitaire élevé», a déclaré mercredi le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, sur son compte Facebook. 300 nouvelles arrivées à Lampedusa Plus de 300 personnes, essentiellement des Tunisiens, sont arrivées à Lampedusa au cours de la nuit de mardi à mercredi à bord de 13 embarcations, portant à plus de 1000 le total des migrants dans le centre d'accueil dont la capacité théorique est de 95 personnes. Elles sont restées un temps placées en rang sur le port – une femme tenant un enfant en bas âge, une autre serrant un chaton – avant qu'une grande partie d'entre elles ne prennent place à bord d'un ferry en direction de la Sicile. Les gardes-côtes italiens ont par ailleurs annoncé mercredi avoir secouru une centaine de migrants en détresse sur un canot qui se dégonflait au large de la Libye, aucune autorité compétente n'ayant voulu intervenir. La ministre italienne de l'Intérieur Luciana Lamorgese a rencontré lundi le président tunisien Kais Saied et son ministre de l'Intérieur à Carthage (Tunisie) pour exprimer sa «vive inquiétude» face à l'afflux récent de migrants en provenance de Tunisie. Les vols de rapatriement vers la Tunisie ont repris le 16 juillet, 80 citoyens tunisiens ayant été renvoyés depuis la fin du confinement, a indiqué mercredi le ministère, précisant qu'il entendait «augmenter le nombre de retours hebdomadaires».