Au niveau de la demande intérieure, l'impact négatif de la crise sanitaire sur la consommation des ménages aurait été significativement amorti par les différentes mesures prises par les pouvoirs publics en faveur des ménages ayant subi une cessation d'activité. Néanmoins, la consommation des ménages, impactés par la baisse de leurs revenus, le changement de leur mode de consommation dans le contexte de crise et la succession de deux mauvaises années agricoles, aurait affiché une contreperformance en 2020. L'effort d'investissement, en dépit du bon comportement des crédits à l'équipement (+6,8% à fin mai), aurait connu un ralentissement, en phase avec le repli des importations en biens d'équipement (-19,8% à fin mai) et des activités immobilières. Ces dernières ont été contraintes par l'arrêt des chantiers de construction lors de la période de confinement et par la baisse de la demande. L'indice des prix à la consommation (IPC) s'est replié de 0,2% entre les mois d'avril et mai 2020, tiré par une baisse de l'IPC alimentaire de 0,6%, atténuée par l'augmentation de celui non alimentaire de 0,1%. Le recul des prix des produits alimentaires a concerné, principalement les légumes (-2,5%), les poissons et fruits de mer et les fruits (-0,6%), les viandes (-0,5%), le lait, fromage et œufs (-0,2%) et les huiles et graisses (-0,1%). En revanche, les prix se sont accrus de 0,1% pour le café, thé et cacao et pour le sucre, confiture, miel, chocolat et confiserie. Pour les produits non alimentaires, la baisse a été observée particulièrement au niveau des prix des carburants (-0,9%). Suite à cette évolution, la croissance de l'indice des prix à la consommation, au titre des cinq premiers mois de l'année 2020, a enregistré un léger ralentissement par rapport au mois précédent, pour passer de +1,2% à fin avril 2020 à +1% à fin mai 2020. Cet accroissement fait suite à l'augmentation de l'IPC alimentaire de 1,7%, après +2,1% un mois plus tôt, et de l'IPC non alimentaire de 0,5%, après +0,6%. De son côté, l'indice des prix à la production du secteur manufacturier, hors raffinage de pétrole, s'est inscrit en hausse de 0,3% au cours du mois de mai 2020 comparativement au mois précédent, résultant de l'accroissement des prix de la métallurgie de 2,9%, des industries alimentaires de 0,5%, de la fabrication d'équipements électriques de 1% et de la fabrication de meubles de 0,3%. Ces augmentations ont été atténuées par le retrait des prix des industries d'habillement de 0,6%, du travail du bois et fabrication d'articles en bois et en liège de 1,2% et de l'industrie chimique et de la fabrication de produits métalliques, à l'exclusion des machines et des équipements de 0,1%. Pour les industries extractives, leur indice des prix à la production a marqué un retrait de 0,2% courant le mois de mai 2020. Quant aux indices des prix à la production des secteurs de production et distribution d'électricité et eau, ils ont gardé le même niveau du mois précédent.