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Me Mourad Al Ajouti : «Il est nécessaire de traduire Amnesty devant les tribunaux britanniques pour diffamation»
Publié dans Barlamane le 20 - 07 - 2020

Amnesty International a affirmé en juin, dans un rapport, que le téléphone d'un journaliste controversé a été piraté par les autorités marocaines, sans étayer ses allégations. Me , avocat au barreau de Casablanca et vice-président de l'association nationale Club des avocats du Maroc, appelle à une action en justice contre l'ONG.
Les autorités marocaines ont «réfuté catégoriquement», le 26 juin, les «allégations infondées» d'Amnesty International, selon lesquelles le Maroc a eu accès au téléphone du journaliste Omar Radi avec un logiciel espion. Dans un communiqué, le gouvernement a appellé l'ONG à «étayer» son rapport «par des preuves . Amnesty international a affirmé dans son rapport que le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO a été utilisé selon elle par les autorités.
Dans un entretien accordé à l'agence de presse internationale Sputnik, Me Me Mourad Al Ajouti, avocat au barreau de Casablanca et vice-président de l'association nationale Club des avocats du Maroc, a affirmé que le rapport d'Amnesty «ne comportait aucune preuve formelle». L'avocat évoque le rapport de la Direction générale de la sécurité des systèmes d'information (DGSSI) relevant de la Défense nationale, cité par Jeune Afrique, qui atteste que le journaliste Omar Radi n'aurait pas effectué les mises à jour de sécurité sur son portable et continué, affirme le média panafricain, de naviguer sur des sites non sécurisés et non chiffrés, «alors même que la DGSSI publie régulièrement des bulletins de sécurité décrivant les correctifs à installer pour éviter toute intrusion malveillante, y compris par des logiciels espions», a-t-il précisé.
Quatre de ces bulletins d'alerte, produits par le centre de veille, de détection et de réaction aux attaques informatiques, organisme affilié à la DGSSI «ont ainsi été diffusés très peu de temps» avant chacune des quatre «infections réseau» démontrées par l'enquête d'Amenesty sur le téléphone d'Omar Radi.
Me Mourad Al Ajouti a affirmé à Sputnik qu'il est «nécessaire de traduire l'ONG devant les tribunaux britanniques pour diffamation» évoquant «les dessous politico-économiques qui ont motivé le rapport d'Amnesty International contre le Maroc» et affirmant que l'ONG est «partie prenante d'une guerre d'intérêts» qui implique des géants israéliens de l'informatique.
«Amnesty International (...) défend [une conception] des droits de l'Homme à géométrie variable et [e]mploie des termes plus doux quand il s'agit d'intérêts britanniques et américains», affirme l'avocat. «Un discours qui n'est pas étranger à l'ONG londonienne quand on voit ses communiqués sulfureux consacrés aux pays en voie de développement», a-t-il déploré à Sputnik.
Dans son rapport intitulé «Google et Facebook, les géants de la surveillance», Amnesty International, note Sputnik, a pris soin de consulter les deux sociétés visées et de prendre en considération leurs commentaires et remarques. «Dans le cas du rapport visant le Maroc, le gouvernement n'a pas pu défendre sa position ni produire ses conclusions pour les inclure au document final», a-t-il soutenu. «Mais pourquoi Amnesty International a entraîné le Maroc dans cette guerre politico- économique comportant des attaques antisémites et une guerre d'intelligence?», s'est interrogé Me Al Ajouti. «La stratégie "machiavélique" d'Amnesty International consistant à entraîner "le Maroc dans ce labyrinthe d'intérêts", en l'utilisant "pour attaquer Israël et les intérêts du groupe NSO" est juste écœurante», a affirmé le juriste, fustigeant le fait que l'ONG «a cette fâcheuse habitude de prendre en otage des pays dans des opérations lâches d'extorsion».
«Le rapport publié par l'ONG Amnesty International portant des allégations d'espionnage, comporte plusieurs propos diffamatoires qui peuvent donner lieu à une action en réparation civile devant les juridictions du Royaume-Uni», a affirmé à Sputnik Me Mourad Al Ajouti, signifiant que la loi britannique Defamation Act de 2013 le permettait aisément.
Le droit anglais tient également compte de «l'impression que la diffamation est susceptible de faire sur les personnes qui la lisent» affirme l'avocat à l'agence russe. «Or, les accusations d'espionnage publiés par Amnesty et reprises par un consortium de journaux ont porté préjudice à l'image du Maroc», a-t-il indiqué, maintenant qu'«au-delà de la compensation financière, gagner ce procès permettra à la fois de discréditer cette ONG et ses rapports et revaloriser l'image de notre pays vis-à-vis de l'opinion internationale».


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