Selon le HCP, la demande intérieure devrait enregistrer une baisse de 4% en 2020, sa contribution à la croissance serait ainsi négative de 4,4 points au lieu de d'une contribution positive de 1,9 point en 2019. La contribution de la demande extérieure à la croissance serait négative de 1,4 point, après avoir été positive de 0,6 point l'année précédente, indique le HCP qui vient de rendre public le Budget économique exploratoire 2021. Concernant le financement de l'économie, l'épargne intérieure, qui était de l'ordre de 23,3% du PIB en 2019, devrait baisser à 19,1% du PIB en 2020. Parallèlement, les revenus nets en provenance du reste du monde devraient continuer de régresser affichant une baisse de 4,6% après -1,5% en 2019 et -16,9% en 2018. Ces évolutions devraient se traduire par une diminution de l'épargne nationale pour atteindre 23,7% du PIB au lieu de 27,8% en 2019. Compte tenu d'un niveau d'investissement de l'ordre de 30,6% du PIB attendu en 2020 en baisse par rapport à 32,2% enregistré en 2019, les besoins de financement de l'économie nationale se seraient accentués à 6,9% du PIB au lieu de 4,4% une année auparavant. Au niveau des finances publiques, la pandémie et le gel de l'activité économique nationale durant la période de confinement, devraient induire des effets néfastes sur le budget de l'Etat en termes de recettes fiscales. Les mesures prises par le gouvernement pour limiter la propagation du virus, devraient engendrer des dépenses supplémentaires aux charges ordinaires. En conséquence, le déficit budgétaire devrait s'accentuer en 2020 pour atteindre près de 7,4% du PIB, dépassant largement le niveau atteint en moyenne annuelle entre les années 2011 et 2013, soit 6,1% du PIB. Pour couvrir ces besoins, le Maroc ferait recours aux emprunts extérieurs, dépassant le plafond des financements extérieurs fixé par la loi des finances 2020 à 31 MMDH. Ces conditions devraient porter l'encours de l'endettement global du trésor à 74,4% du PIB en 2020. S'ajoutant à la part de la dette extérieure garantie, la dette publique globale dépasserait le seuil de 90% du PIB, en hausse de près de dix points par rapport à un an auparavant.